Cotonou, la capitale économique du Bénin, a abrité les 28 et 29 novembre 2023, la Conférence ouest-africaine sur les infrastructures numériques et la cybersécurité. Une initiative de Carnegie Mellon University Africa en partenariat avec le Ministère du numérique et de la digitalisation du Bénin.
(Cio Mag) – D’après des résultats d’étude menées par l’Union internationale des télécommunications (UIT), les pays en développement représentaient 67% des abonnements mobiles mondiaux à la fin 2006, avec des projections positives sur le potentiel de croissance future. Une récente étude de la GSMA a révélé qu’à la fin 2020, 46% de la population d’Afrique subsaharienne (environ 495 millions de personnes) s’était abonnée à des services mobiles, soulignant davantage la pénétration rapide et réussie du marché des appareils numériques mobiles en Afrique.
Les appareils mobiles représentent l’une des nombreuses technologies qui accélèrent la progression de l’Afrique vers un avenir numérique. La transformation numérique en Afrique suscite de nombreuses questions d’ordre économique, technique et sociétal relatives à la protection des données et à la sécurité des infrastructures numériques. Réunis pendant deux jours à Cotonou, ces experts, chercheurs, opérateurs de téléphonie mobile, enseignants, etc. vont analyser l’impact que la numérisation des données et des infrastructures sur l’économie et les peuples d’Afrique.
Trois questions ont été débattues. La première porte sur l’impact des technologies d’Intelligence artificielle telles que l’IA générative sur la transformation des moyens dont usent les gouvernements et les citoyens pour s’engager dans l’espace numérique. La deuxième aborde également l’impact mais sur la numérisation des économies africaines sur le paysage de la cybersécurité des citoyens, en particulier ceux qui sont relativement moins expérimentés dans la cybersécurité, mais qui dépendent néanmoins des technologies numériques pour leur rôle essentiel dans leur vie. Et la troisième qui traite des garanties de progrès que l’infrastructure numérique peut apporter pour l’atteinte des objectifs d’équité des genres entre les Nations Unies et d’autres organisations internationales.
Pour Assane Gueye, enseignant chercheur à Carnegie Mellon University (CMU) Africa : « l’Afrique ne produit pas de technologies, elle dépend des technologies qui sont produites ailleurs. Le continent doit être capable de former les jeunes pour que les technologies dont elle a besoin soient produites sur le continent. » A ce titre, au sortir de cette conférence ouest-africaine, les résolutions prises seront implémentées. « On ne peut pas continuer à parler de solutions sans vraiment faire la marche, poursuit-il. Mais on sait qu’aujourd’hui, c’est très difficile pour un seul pays de répondre à ces questions. Il nous faut la collaboration sur le continent. »
D’après cet expert, en Afrique, les régulations sont très lourdes par rapport à l’application des technologies. Les discussions doivent donc aller dans le sens d’aligner toutes les actions. Mais aussi, « il faudra qu’on change les curriculums de formation dans nos universités et nos écoles pour que demain, on puisse être en mesure d’implémenter ces solutions. On peut en parler mais si on continue de compter sur d’autres pays pour nos solutions, nous maintenons notre état de colonisation », conclut-il.