Pour répondre aux défis auxquels sont confrontées les jeunes entreprises africaines innovantes dont le développement est menacé par l’impact économique du Coronavirus, Digital Africa et Proparco ont officiellement lancé le fonds d’investissement relais, Bridge Fund, le 5 novembre 2020, lors d’une conférence en ligne.
(CIO Mag) – « Nous croyons en ce nouveau fonds qui est un outil financier très innovant bien qu’il soit encore expérimental pour certains acteurs. Il sera déployé par Proparco et nous sommes ravis de le lancer », a déclaré Stephan-Eloïse Gras, la directrice exécutive de Digital Africa à l’entame de la présentation.
Le Bridge Fund, s’inscrit dans la catégorie de fonds relais, de Co-investissement, de prêt financier ou de collecte de fonds. Il est question de 5 millions d’euros à investir dans les jeunes startups africaines innovantes. Soit des billets compris entre 200 000 et 600 000 euros cofinancés par des investisseurs pour créer un effet de levier.
Le processus se veut simple, rapide et comprenant un examen des candidatures en moins de 8 semaines.
La particularité de ce fond par rapport à d’autres du genre en Afrique repose sur l’idée générale d’être plus intégratif dans tous les programmes.
« Nous essayons de trouver des fonds pour l’Afrique et pour le monde afin de mettre à l’échelle des projets, nous travaillons sur divers fonds labélisés Digital Africa. Ils sont financés par l’Agence française de développement (AFD) et Proparco et aussi d’autres programmes ciblant la nécessité de fédérer des communautés de digital risk. Au cœur de cette stratégie nous faisons très attention à la donnée partagée dans l’élaboration de nos programmes », a rapporté Gras.
Les levées de fonds se font en deux séries sous forme de de prêts débloqués à des conditions « attractives ». Selon les promoteurs, ils doivent être mis en équivalence par un Co-investisseur expérimenté dans l’investissement en Afrique.
Ces investisseurs doivent avoir déjà investit au moins 50 millions dans deux startups africaines. Ils représentent aussi des fonds connus par Proparco. Il s’agit d’un budget de 5 millions d’euros potentiellement multipliés par Co-investissement
« Nous avons besoin de convertisseurs parce que c’est un élément fondamental pour ne pas faire le processus d’investissement traditionnel, très lourd et parfois douloureux pour certaines startups. Mais parce qu’il y’a également un élément d’intérêt avec les investisseurs. Il y’a de même, l’avantage de ne pas être seul à prendre des risques », a déclaré Johann Choux, responsable investissements de Propaco. . .
Selon lui, ces deux raisons permettent de construire un processus très spécifique d’approbation et d’être plus rapide que ce qui se fait traditionnellement.
« On sait par ailleurs que cette exigence est la même pour tout le système construit en Europe », a-t-il souligné.
Qui peut en profiter ?
Chaque investisseur pourra profiter de 50% de part en fonction de son investissement. Un intérêt qui permet aux promoteurs de montrer aux investisseurs que leurs efforts sont soutenus et qu’il n’y a pas de concurrence avec les investissements déjà réalisés.
Ce fond intervient dans un contexte où des nombreuses entreprises ont vu leur processus de levée de fonds annulées ou retardées à cause de la crise économique mondiale et la contraction du marché de l’investissement. Sans oublier la pandémie de Covid-19 et ses importants impacts économiques. Ainsi il vise à proposer « une sorte de prêt relais, sur une durée maximale de 24 mois aux entreprises ».
Pour savoir si une jeune pousse est éligible, elle doit au préalable remplir un questionnaire en ligne qui vérifiera ses critères.
« Car il y’a très ouvrent beaucoup de frustrations lorsque les gens ne comprennent pas réellement s’ils correspondent aux critères. On a créé pour cela un site web très simple avec un questionnaire, une première évaluation de près de 30 minutes. Tout de suite après l’intéressé saura si il est éligible ou pas », a expliqué Gras.
Les candidats éligibles recevront un questionnaire plus approfondi de la part de Proparco ensuite.
Quelques semaines, au plus tard 10 semaines après, si la startup n’a pas eu de retour après cette première évaluation, cela signifie qu’elle n’est pas éligible.
« Il est très important d’avoir confiance aux Co investisseurs. Nous avons eu une première expérience dans ce processus très innovant. Nous commençons avec un petit budget et nous espérons pouvoir traiter les demandes en près de 15 jours. Et cela nous aidera à concevoir d’autres programmes, d’autres fonds, d’autres actions pour Digital Africa », a ajouté la directrice exécutive de Digital Africa.
Les critères formels étant de 18 mois d’existence, au moins 200 000 dollars de revenus annuels générés, une levée de fond d’au moins 150 000 euros dans le passé auprès d’investisseurs et l’opérabilité en Afrique. Pour mesurer ce dernier critère, les initiateurs demandent à la startup de générer au moins 25% de revenus en Afrique ou bien d’employer 50% de la main d’œuvre sur le continent même s’ils servent d’autres marchés à l’étranger.
Il faut avoir aussi une composante technologique dans le modèle économique.
« On ne veut pas soutenir uniquement les sociétés de logiciel. Nous ciblons une large de gamme de secteurs qui servent l’objectif d’apporter des technologies numériques aux africains dans le domaine des finances, de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’énergie et autres », a affirmé Johann Choux,
En sommes le cœur de métier de ces jeunes entreprises doit être le numérique dans les secteurs stratégiques pour l’économie africaine tels que : l’agriculture, l’énergie, l’éducation, la santé, l’inclusion financière, la logistique et la mobilité verte.
Aurore Bonny