Les contenus illicites, les images très violentes, les prédateurs sociaux, l’autodestruction, le suicide, la violence, la haine ou encore l’extrémisme, sont les maux auxquels les enfants sont exposés, ce qui explique l’élaboration du document stratégique national de protection des enfants contre les contenus internet indésirables.
(CIO Mag) – C’est dans le cadre du Processus de mise en œuvre de l’initiative de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) sur la protection de l’enfant en ligne, et la cyber-sécurité, aussi pour renforcer la confiance des citoyens dans l’utilisation des TIC dans l’espace Afrique Centrale que le ministère des Postes et Télécommunications de la République du Congo, en collaboration avec l’UIT, ont organisé du 21 au 24 juin 2017 un atelier de renforcement des capacités des experts en TIC des différents ministères et ONG afin de mettre en place une stratégie nationale de protection de l’enfant contre la cybercriminalité.
Durant trois jours, une trentaine d’experts ont élaboré le document juridique visant à protéger l’enfant contre l’utilisation abusive des réseaux sociaux sous la coordination de Mme Ludovique Mbossa, directrice de la coopération et formation au ministère des Postes et Télécommunications. Cette formation vise à améliorer l’expertise nationale juridique de protection de l’enfant en ligne mais aussi à promouvoir et renforcer la participation des autorités, de la société civile, des ministères au progrès de l’espace numérique.
La cérémonie officielle a connu la participation de Guichard Tsangou, expert en charge des Télécommunications/TIC de la CEEAC, représentant le secrétaire général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui, dans son allocution, n’a pas manqué de rappeler que les ministres de la CEEAC en charge des TIC ont adopté ici même à Brazzaville, le 24 novembre 2016, les lois type relatives aux télécommunications et à la cyber sécurité, ainsi que le cadre de référence d’interconnexion transfrontalière des états membres de la CEEAC. Par la même occasion, il a recommandé au secrétariat général de la CEEAC de mettre en œuvre des plans d’actions pour la protection de l’enfant en ligne avec l’appui de l’UIT. « Cet atelier constitue une étape importante dans la mise en œuvre de cette recommandation de la déclaration de Brazzaville », a-t-il ajouté.
Les enfants et les jeunes utilisent l’internet même plus que les adultes. Les réseaux sociaux proposent des nouvelles formes de vie sociale dans le monde entier. Les jeunes font preuve de pionniers en occupant tous les espaces en ligne selon des modalités que les adultes ne peuvent imaginer, mais ces initiatives peuvent exposer les enfants aux dangers tels que la visualisation des images à caractères pornographiques et les abus sexuels.
Selon la déclaration de Ndjamena (Tchad) de 2012, précisée par l’objectif spécifique d’assurer la couverture à l’horizon 2025 de plus 95% de la population d’Afrique centrale en moyen service haut débit, il est urgent, dans la sous-région et dans les Etats membres, de prévoir des mesures visant à protéger l’utilisateur final, notamment l’enfant contre les contenus non désirés.
L’atelier de Brazzaville vise, d’une part, à renforcer les capacités des acteurs concernés en planification accès sur les résultats, en gestion de cycle de vie des projets, et en identification formulation des projets et, d’autre part, à contribuer à la promotion d’une large et active participation des parties prenantes nationale au développement et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de protection et de sécurité des enfants dans l’espace numérique.
Le Coordonnateur du programme au bureau régional de l’UIT, Emmanuel Kamdem, représentant le directeur Régional de l’UIT, a souligné que les enfants qui constituent l’avenir de toute nation, sont de plus en plus connectés à l’internet à travers une multitude d’appareils numériques ; ils sont vulnérables à toute sorte de risques et de danger en ligne qui ne cessent de préoccuper les enfants eux-mêmes, les patents, les gouvernements, les politiques, la société civile les communautés nationales et internationales. L’utilisation abusive de l’outil internet peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé, et leur vie sociale.
La sécurité de l’enfant dans le cyberespace est partagée entre les pouvoirs publics, les parents et les enfants eux-mêmes, la société civile. Ainsi la stratégie nationale devrait apporter des réponses claire et cohérente à cette préoccupation.
L’atteinte des résultats escomptés dépendra de la capacité de tous les acteurs a travaillé ensemble, au cas contraire, les conséquences pourraient être plus graves si on n’y prend pas garde, car les enfants peuvent subir une cyberaddiction pouvant engendrer leurs désocialisation et impacter leurs résultats scolaires, mais aussi créer des risques de dépendance et des dysfonctionnements de la cellule familiale.
Le ministre des Postes et Télécommunications situe la question de la sécurité de l’enfant en ligne en bonne place de la politique de son département et exprime son engagement personnel à contribuer de manière à relever le défi multidimensionnel de protection et d’autonomisation de l’enfant dans le cyberespace congolais.
Selon l’UNICEF, un enfant est le destinataire passif des contenus internet nuisibles notamment ceux a caractères pornographiques ou sexuels, l’enfant étant sollicité par un adulte ou un autre enfant pour participer à des activités dont les abus sexuels, qui en suite photographiés et publiés, deviennent la proie d’une manipulation en ligne à des fins sexuelles ou d’un cyber-harcèlement. Face à ce danger, une éducation en matière de sécurité sur internet est fondamentale, afin de protéger les mineurs contre les menaces en ligne.
Pross-Ferdy, Brazzaville – Congo