Alors qu’une forte croissance de l’utilisation de la blockchain est observée dans plusieurs secteurs d’activité, des cas d’implémentation de cette technologie recèlent des zones d’ombre que la start-up Wealthtech Innovations s’évertue à éclaircir au travers de formations ciblées. Dont celle de journalistes, le jeudi 29 avril, à Abidjan.
(Cio Mag) – Ils étaient une vingtaine à faire leurs premiers pas dans l’univers de la blockchain. Réunis dans une salle de l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI) par la Plateforme nationale de la presse numérique (PNCI), les hommes de média se sont laissé guider par Eric Patrick Diby, Ceo de Wealthtech Innovations (WTI), une jeune entreprise spécialisée dans le développement d’applications basées sur la blockchain. La formation, étendue sur une journée, visait à permettre aux journalistes de découvrir des cas pratiques d’utilisation de cette technologie afin de mieux appréhender ses enjeux.
Terrain miné par des traders frauduleux
En 2009, la technologie blockchain a été déployée pour la première fois dans le but de permettre l’échange et le transfert du Bitcoin, cet actif numérique considéré comme la crypto-monnaie la plus populaire. Aujourd’hui, les actifs numériques sont en plein essor, et de nombreuses plateformes sur la toile proposent d’y investir en contrepartie de rendements élevés. Outre ces avantages, ce type d’investissements ou de placements offert par voie de publicité ou de démarchage présente des risques d’arnaque. A ce propos, Kaspersky avait identifié plus de 1500 traders frauduleux en Afrique au cours du premier semestre 2021.
C’est cet environnement nouveau certes, mais déjà miné par des traders sujets à caution qui justifie cette séance de formation à l’attention des journalistes. Elle aura permis aux participants de créer une adresse publique à partir de MetaMask permettant aux utilisateurs : d’accéder à leur portefeuille sur les blockchains Ethereum, moonbeam et moonbase ; d’effectuer des transactions ; d’explorer les informations d’un bloc ; de comprendre la traçabilité sur la blockchain et de consulter les informations d’un registre.
Ensuite, les journalistes ont expérimenté des cas d’usage de monnaie numérique, notamment le prototype du “Stablecoin* eCFA” à partir de la preuve de concept “POC” d’une application décentralisée développée par des étudiants de l’UVCI en stage à Wealthtech Innovations. Cette démonstration avait pour but de « montrer les cas d’utilisation du CFA numérique s’il était utilisé en Côte d’Ivoire, de sorte à contribuer au développement d’une nouvelle économie », a déclaré Eric Patrick Diby, spécialiste des marchés financiers et de l’économie numérique.
Connecter économie numérique et économie réelle
La séance démo s’est poursuivie par l’exploration et la découverte de l’application “Wealthtech Liquidity Provider” conçue, elle aussi, par un étudiant de l’UVCI. Sur cette plateforme d’échange de monnaies, les explorateurs du jour ont pu convertir leur crypto-monnaie en monnaie électronique et les recevoir sur leurs comptes mobile money respectifs, démontrant ainsi la réalité des opérations telles que proposées par Wealthtech Liquidity Provider. « Cette application décentralisée est un point d’accès dans l’univers des actifs numériques, une rampe d’entrée et de sortie “fiat on- and off-ramp” qui permet de connecter l’économie numérique à l’économie réelle », a conclu le Ceo de Wealthtech Innovations.
*Un stablecoin est une crypto-monnaie émise sur une blockchain dont la valeur est attachée à un actif stable comme une monnaie fiduciaire telle que le dollar, l’euro, le yen ou le franc CFA. Le prix d’un stablecoin ne fluctue pas et garantit pour chacun de ces jetons une valeur unitaire d’une monnaie fiduciaire. A titre d’exemple, l’émission d’un million de eCFA serait garantie par un capital d’un million de FCFA disponible dans une banque.