(Cio Mag) – Plus de 500 cybercafés ont été fermés en Côte d’Ivoire dans le cadre des dispositions prises par le Gouvernement pour venir à bout du phénomène d’enlèvements et d’assassinats d’enfants, une situation préoccupante qui avait mis en émoi l’ensemble des populations, la semaine dernière.
Et si les cybercafés ont été touchés dans cette mesure, ce n’est pas seulement parce que des individus cachés derrière des écrans d’ordinateur étaient accusés de manipuler ou d’enfler le phénomène via les réseaux sociaux. C’est aussi en raison du fait que des cybers escrocs communément appelés brouteurs (arnaqueurs) en Côte d’Ivoire ont recours à des procédés mystiques voire du maraboutage, nécessitant des organes humains, pour soutirer de l’argent à leurs correspondants : des Occidentaux pour la plupart. Les cybercafés étant les endroits fréquentés par les brouteurs, fermer ces lieux serait apparu comme l’une des dispositions techniques pour limiter leurs activités.
En Côte d’Ivoire, la cyber escroquerie est souvent liée à des pratiques mystiques. Le souvenir de ce jeune brouteur de 18 ans, qui a assassiné et éventré le 17 septembre 2012 à Bonoua un enfant de 5 ans pour, dit-il, devenir riche et puissant, a pris du relief avec le phénomène d’enlèvements et d’assassinats d’enfants. Dans cette ville située à quelques encablures d’Abidjan, l’émotion est encore à fleur de peau.
Cela dit, la mesure qui a consisté à fermer autant de cybercafés n’est du goût de certains gérants. C’est le cas de Jean Anassé qui proteste contre cette disposition qui met en péril un business qu’il a bâti au fil des années. « Ces fermetures en cascade ne sont pas faites pour arranger les choses. C’est notre gagne pain. Je pense qu’il faut enlever les mauvais grain et nous laisser gérer nos cybers », a-t-il proposé.
Anselme Akéko – Abidjan