La mise en œuvre par l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire, d’un nouveau Plan national de numérotation à 10 chiffres est prévue dans six mois. Au 31 janvier 2021 à 00 heure, les numéros de téléphone fixe/mobile à 8 chiffres cesseront de fonctionner.
(CIO Mag) – Vingt ans après le passage à une numérotation à 8 chiffres, il y a de la saturation dans l’air ! Sur un marché de près de 24 millions d’habitants, l’organe de régulation compte plus de 37 millions de connexions mobiles actives. Beaucoup d’abonnés ont deux cartes SIM. Important dans un contexte de prépayé, ce phénomène n’est pas sans conséquences sur les capacités en ressources de numérotation, qui s’épuisent.
Pour répondre aux besoins des opérateurs (Orange, MTN et Moov), l’ARTCI a été amenée à leur attribuer les préfixes des opérateurs sortis du réseau (Café mobile, Green Network, Koz/Comium), puis les numéros prévus pour les services à valeur ajoutée. Mais rien n’y fit. N’ayant plus de préfixes à attribuer, le régulateur télécoms se résout à l’évidence : « La capacité de ce plan en numéros mobiles (49 000 000) ne permet pas de satisfaire aux besoins en numéros mobiles de certains opérateurs, eu égard à l’impact transformationnel du numérique », a déclaré le directeur général au cours d’une conférence de presse.
Selon Bilé Diéméléou, une analyse des besoins en numéros a été faite par l’ARTCI. Celle-ci a permis de définir un nouveau Plan national de numérotation (PNN). Annoncé en février dernier par le Gouvernement, ce plan consacre le passage de 8 à 10 chiffres. En prime, il offrira une capacité de 10 milliards de numéros. Ce qui devrait permettre de couvrir les besoins des populations sur une durée prévisionnelle de 50 ans.
Principe de basculement à 10 chiffres
Evoquant le principe de basculement, le directeur général a indiqué qu’il sera automatique à compter du 31 janvier 2021 à 00 heure. Il consistera à ajouter simplement le ‘’07’’ préfixe devant les anciens numéros d’Orange ; ‘’05’’ devant ceux de MTN ; et ‘’01’’ devant les anciens numéros de Moov. « Pour les numéros fixes, il faudra ajouter ‘’27’’ devant les anciens numéros d’Orange ; ‘’25’’ devant les anciens numéros de MTN ; ‘’21’’ devant les anciens numéros de Moov », a poursuivi M. Diéméléou.
Pour continuer à utiliser les applications et autres services liés aux numéros de téléphone, l’abonné devra également modifier son numéro de téléphone dans les applications où était mentionné l’ancien numéro à 8 chiffres. « Si l’abonné utilise une application telle que WhatsApp, il lui revient de renseigner son nouveau numéro et de modifier également son répertoire en fonction », a expliqué le régulateur.
Poursuivant, il a déclaré que ce changement ne concerne que les numéros mobiles et fixes. Les numéros de service à valeur ajoutée 800, 900, les numéros courts tels que les numéros d’urgence pour joindre les pompiers (180), la police (170), le service alerte Covid-19 (119) ne sont pas concernés par cette opération, y compris les numéros spéciaux commençant par ‘’13’’.
Aux usagers de la téléphonie représentés à cette conférence par des associations de consommateurs, le patron de l’ARTCI s’est voulu rassurant : « Une assistance et des applications permettront la mise à jour des numéros dans le répertoire […] La conférence de presse de ce jour est la première étape d’un long processus pendant lequel l’ARTCI sera à leurs côtés jusqu’à son terme fixé au 31 janvier 2021 ; une communication régulière sera à leur disposition pour faciliter l’utilisation de ce nouveau plan de numérotation », a déclaré M. Bilé Diéméléou.
Évolution téléphonique inévitable
Arrivé en 1994, le téléphone mobile est devenu un compagnon indispensable au quotidien pour la dizaine de millions d’abonnés ivoiriens. Au 30 septembre 2019, le taux de pénétration de cette technologie était de 141,6 %. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser, eu égard à la numérisation de tous les secteurs d’activité.
De plus, avec la 5G annoncée pour l’horizon 2023, le dispositif actuellement en place ne tardera pas à se trouver dépasser, chaque avancée technologique d’une génération à l’autre ayant engendré des avantages considérables mais aussi des contraintes.
Pour toutes ces raisons, les cadres réglementaires et les capacités en ressources de numérotation sont appelés à évoluer, afin de tenir compte des changements et promouvoir la dynamique des marchés.
Anselme AKEKO, Abidjan