La contribution du mobile money dans le produit intérieur brut (PIB) de la Côte d’Ivoire est estimée à plus de 30%, signe du potentiel des services financiers mobiles en termes de croissance économique.
(Cio Mag) – La part du mobile money dans le PIB de la Côte d’Ivoire ressort à 30,26% selon le Fonds monétaire international (2018). Même si cette contribution se situe en deçà de ce qu’on peut observer au Ghana voisin (74,25%), il n’en demeure pas moins que le potentiel du mobile money en termes de croissance économique n’est pas négligeable.
Un rapport de la Banque mondiale que Cio Mag a consulté indique que l’accès et l’utilisation des services mobile money ont augmenté significativement au cours de la dernière décennie. Sur la période 2018-2019, le parc d’abonnés au mobile money a connu une croissance de plus de 37,2% comme en témoignent les données de l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC en Côte d’Ivoire (ARTCI).
« En termes de volume, environ 642 millions d’opérations ont été effectuées pour une valeur de 10 800 milliards de FCFA en 2019 », souligne le rapport de la Banque mondiale. Il ajoute que la valeur moyenne journalière des opérations mobile money est estimée à 30 000 milliards FCFA (environ 54 milliards USD) à la fin 2019.
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Décidément, le mobile money semble faire partie du quotidien des Ivoiriens. Avec un taux de pénétration de 76,9% au 1er trimestre 2021, la Côte d’Ivoire se positionne comme le leader de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Certes, la majorité de ses utilisateurs actifs optent encore pour l’achat de crédit téléphonique et les opérations de transfert d’argent de personnes à personne (P2P). Mais les autres usages tels que les paiements de factures via mobile money sont en augmentation constante, tout comme les paiements des frais de scolarité dans l’enseignement secondaire.
En 2020, le paiement desdits frais a été digitalisé pour 1,5 million de collégiens (soit 99% d’entre eux), grâce à un partenariat public-privé réussi entre le ministère de l’Éducation nationale et les Opérateurs d’argent mobile (OAM). Attractif et durable pour toutes les parties, ce modèle économique est synonyme de transparence accrue et de réduction des coûts et des risques pour le ministère.
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Il convient également de relever que les points d’accès au mobile money connaissent une croissance exponentielle contrairement aux Guichets automatiques de banques (GAB). Sur la période 2014 à 2018, le nombre d’agents mobile money par 1000 km² est passé de 60,88 à 464,10 et montre que les services financiers mobiles prennent le dessus sur les GAB dont l’accès demeure très faible avec environ 7 guichets pour 100 000 habitants contre 12 au Ghana.