L’Europe souhaite prendre davantage sa part dans le financement des start-ups africaines. A l’image de cette ambition, Finance Innovation – qu’on décrit comme étant un pont entre les porteurs de projets et les investisseurs – se tourne également vers le continent africain. Rudy Casbi
(CIO Mag) – Le président français, Emmanuel Macron avait clairement affiché ses ambitions : « Je souhaite que la France prenne pleinement sa part dans l’accompagnement des start-up africaines. Il avait ainsi annoncé la mise en place d’un fonds dédiés au sein de l’AFD à hauteur de 65 millions d’euros », avait-il déclaré à l’occasion d’un discours prononcé en ouverture du forum VivaTech au mois de mai dernier à Paris. Cet événement, orchestré par Maurice Levy, avait clairement mis l’accent sur les startups africaines avec pas moins de vingt stands dédiés au continent africain. Sur les 2 000 exposants venus pour l’événement, près de 300 étaient originaires du continent africain. «Cette année, l’Afrique était à l’honneur car nous voulions montrer que le continent africain, ce n’était pas que la savane ou la misère mais aussi un continent riche de ses créateurs », disaient-ils en guise de réaction auprès de nos confrères de France 24.
Un mariage avec K-lab
En marge de cet événement, plusieurs starts-up ont pu présenter leurs produits. Et certains incubateurs ont officialisé des partenariats avec plusieurs institutions. K-Lab, représenté par Aphrodice Mutangana, a signé un partenariat avec Finance Innovation. «Depuis peu, nous avons décidé de nous mobiliser pour accompagner les startups africaines. Nous en sommes à la première étape. Tout d’abord, nous devons cartographier, repérer et identifier les projets grâce à nos partenaires comme K-lab », explique Cyril Armange, directeur des partenariats et de la communication chez Finance Innovation. Puis il ajoute : « Nous labellisons les projets en y apposant une marque d’excellence. L’objectif est de rassurer nos partenaires sur la qualité du projet sur lequel ils pourraient investir avant d’accompagner les start-ups pendant et après leur levée de fonds», indique-t-il.
Oui au continent africain, mais prudence !
Par cette méthode, Finance Innovation espère accompagner sur le long terme les partenaires issus du continent africain. «Pour l’heure, nous démarrons avec deux pays. Nous avons commencé avec le Rwanda en raison de la volonté politique de son président Paul Kagame. Puis au second semestre 2018, nous comptons prospecter sur le Sénégal ». Finance Innovation démarre donc lentement mais sûrement dans le domaine de la fintech africaine, car comme le dit un proverbe algérien : « Le temps est une lime que travaille sans bruit. »