Marché phare de la téléphonie mobile en Afrique, avec plus de 40 millions de cartes SIM en circulation (fin 2021), la Côte d’Ivoire constitue une plateforme émergente de fintechs que la Banque mondiale regroupe en quatre catégories. Examinons-les.
(Cio Mag) – Une enquête de la Banque mondiale avec la collaboration de l’Agence de promotion de l’inclusion financière de Côte d’Ivoire (APIF-CI) permet de cerner quatre catégories de fintechs opérant sur le marché ivoirien. Les unes sont indépendantes (i) ou implantées en Europe et ayant une filiale en Côte d’Ivoire (ii). Les autres appartiennent à un groupe bancaire (iii) ou sont financées par des groupes internationaux (iv).
Fintechs indépendantes ou affiliées à un groupe financier ?
Cette enquête 2020 s’intitule “Promouvoir l’inclusion financière numérique en Côte d’Ivoire. Diagnostic de l’écosystème des fintechs“. Il en ressort que Cinetpay, Mojaride, Panelys cash et Xikka notamment sont détenues à majorité par leurs fondateurs. Dites “indépendantes“, ces technologies financières proposent des solutions de paiements gouvernementaux, de numérisation des moyens de transport ou encore des agrégations de paiement pour les marchands. Dans ce sillage, elles font face à des enjeux liés à la recherche de partenaires financiers et commerciaux.
L’écosystème ivoirien des services financiers numériques voit également émerger des entreprises comme Bizao, HUB2, Julaya, qui sont des fintechs implantées en Europe, ayant une filiale en Côte d’Ivoire. Les principaux résultats de l’enquête soulignent que leurs activités sont axées vers une clientèle entreprise avec des solutions « beaucoup plus innovantes ». Le rapport ajoute qu’elles possèdent des avantages compétitifs en termes d’expertise et de financements comparativement aux fintechs locales.
Des fintechs appartenant à un groupe bancaire (Wizall, Yup) sont également présentes en Côte d’Ivoire. Elles sont soit lancées ou achetées par des établissements financiers dans la perspective de proposer des solutions aux besoins des populations n’ayant pas accès aux services financiers classiques. Leurs solutions s’inscrivent « en complément de leurs activités de descente en gamme via les filiales de microfinance du groupe », plutôt qu’en venant les perturber. Le rapport précise par ailleurs que leurs offres, à l’image de ce que propose Orange money, sont appelées à s’étendre sur le crédit numérique.
L’état des lieux effectué dans le cadre de cette étude a cerné un autre groupe de fintechs financées par des groupes internationaux. A l’instar de la startup In Touch incubée par le pétrolier TotalEnergies, l’intégration des fintechs (qui proposent des agrégations de paiements) dans leurs stratégies vise « la conquête de nouveaux marchés » et/ou « le maintien de leurs parts marchés via le développement d’un vaste réseau de distribution de leurs produits ».
Paiements numériques
Selon les enquêteurs, la Côte d’Ivoire compte 37 fintechs (2020). Environ 95% de leurs solutions sont liées aux paiements numériques (paiements marchands, paiements des factures, des salaires, des bourses, des taxes municipales, etc.) et aux solutions de transfert d’argent (réseaux d’agents, applications web et smartphone). Seulement 2% sont dirigées par des femmes.
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