IA, Internet du futur et développement durable au cœur de CIOmove 

Près de 70 DSI venus d’une quinzaine de pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique couvrant divers secteurs d’activité (banque, assurance, finance, industrie, santé, télécoms) se sont réunis dans le cadre d’un « Learning Trip » à Zurich (Suisse). Organisée par CIOmove du 14 au 17 juillet, la rencontre repose sur un concept original d’itinérance permanente alliant, réflexions académiques et études de cas pratiques, réseautages, hobbies et visites.  

Le tout sous le prisme de retours d’expériences portant sur des grands enjeux à maîtriser et sur des prospectives. Une rencontre qui permet de pousser la curiosité dans des domaines du savoir qui vont au-delà des cœurs de métier des participants. C’est ce qu’à révéler la première présentation sur les frontières de l’IA vs Intelligence humaine. Lors de cette première présentation, le Professeur Abraham Bernstein, de l’ETH, l’école Polytechnique Fédérale de Zurich, a mis en garde sur certains nouveaux algorithmes, considérés comme le signe avant-coureur d’un désastre manipulant les sociétés et discriminant ses membres. Lors de sa présentation, le Professeur Bernstein a présenté certains résultats de ses recherches sur la confiance dans l’IA et comment l’IA peut s’avérer digne de confiance pour respecter nos normes sociétales. Et d’un autre côté sur les mesures sécuritaires pour anticiper certaines catastrophes. Lors de la conférence qui a suivi et animée par le Professeur Adrian Perrig, de l’ETH Zurich, il s’agissait de présenter les nouveaux enjeux de la plateforme Scion, du nom de la nouvelle architecture Internet développée à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich avec des partenaires tels que Swisscom. Elle vise à rendre le réseau mondial plus efficace, plus souple, plus disponible et plus sûr qu’il ne l’est aujourd’hui.  

Pour Adrian Perrig : « Scion a tous les atouts pour devenir la première architecture Internet épurée conçue pour fournir un contrôle d’itinéraire, une isolation des défaillances et des informations de confiance explicites pour la communication de bout en bout. » Également présenté comme l’internet du futur par le Professeur Adrien Perrig, par ailleurs membre fondateur d’Anapaya, une startup suisse qui promeut la solution Scion. Il estime, en outre, que l’Internet classique est vulnérable. Son protocole date de 32 ans – une éternité dans le monde informatique. Cette obsolescence expose tous les systèmes à des attaques récurrentes et à des erreurs de configuration. Ce qui compromet notamment la sécurité des entreprises avec des fuites de données et d’informations, d’attaques DDoS et routage, sans parler de la non-conformité aux politiques internes, de la fiabilité des connexions. Pour Adrien Perring, les ISP africains ont tout intérêt à faire migrer leur réseau vers la plateforme Scion, qui offre plus de flexibilité, de sécurité et à moindre coût, ainsi que des perspectives prometteuses en termes d’évolutivité du fait des développements possibles en Open Source.  

Réduction des impacts environnementaux, une démarche globale 

L’ouverture des composants numériques et des logiciels faciliterait assurément la réduction des impacts environnementaux. Un pas important vers le développement durable avec la « sustainabillTy » pour rendre les chemins de fer suisses encore plus durables grâce aux technologies de l’information suivant la communication de Jochen Decker, DSI des CFF. Pour lui, le rail suisse (CFF) sera neutre en CO2 jusqu’en 2030 – alors que l’entreprise est même en croissance. Decker soutient cela avec son programme « sustainabilITy », il a déjà réussi à trouver des sources pour économiser de l’énergie en mettant en œuvre l’IA. La question sur la durabilité a été également au centre de la visite du centre de recherche de Google à Zurich, le plus important implanté en dehors du territoire américain, selon Noel Gorelick, l’un des fondateurs de Google Earth Engine, une plate-forme d’analyse de données à l’échelle planétaire dans le domaine du traitement d’images satellites et de l’analyse de données à grande échelle.  

Ce centre aide aujourd’hui les scientifiques, les gouvernements et les ONG à utiliser les images pour relever certains des plus grands défis de la société tels que la sécheresse, les catastrophes, les maladies et la déforestation. D’autres présentations et visites ont permis aux participants de mieux comprendre le système de contrôle aérien notamment chez Skyguide qui a pour mission d’assurer une gestion du trafic aérien en Suisse et dans les régions limitrophes des pays voisins. Avec ses 1500 professionnels répartis sur 14 sites, l’entreprise guide les vols civils et militaires dans l’espace aérien le plus fréquenté d’Europe. Précurseur mondial en matière d’intégration des drones dans l’espace aérien national, des démonstrations ont permis de comprendre comment les drones révolutionnent peu à peu de nombreux domaines tels que l’agriculture, la lutte contre les incendies ou la livraison de colis. Dans ce secteur en plein essor, la Suisse se positionne comme un pôle d’excellence mondial et Skyguide est aux avant-postes pour garantir à ces nouveaux véhicules un accès sûr et sécurisé à l’espace aérien. 

PROPOS : 

Sihem Derder Aksas, DSI Algérie Télécom 

J’ai bien apprécié ma première participation au CIOmove2022, il y avait une bonne ambiance entre tous les participants avec beaucoup de partages d’expérience. Les conférences académiques à l’université de Zurich et les ateliers auxquels j’ai pris part étaient très bénéfiques et intéressants. J’ai aussi été agréablement surprise par l’engouement et l’engagement de nos pays africains à se faire une place dans le monde du IT. 

Arnaldo Ribeiro, DSI de Sococim Industrie et Président du Club DSI Sénégal  

Il faut saluer la diversité et surtout l’opportunité pour nous Africains francophones d’avoir échangé et nouer des contacts avec des fournisseurs et des collègues CIO germanophones et anglo-saxons. Je pense que CIOmove est en ce sens une excellente occasion pour nous d’appréhender nos approches autrement et de penser à explorer les méthodes, les stratégies et les ressources hors du périmètre francophone. 

Gertrude Kouassi Koné, Directeur Exécutif UNETEL, Côte d’Ivoire  

J’ai assisté à une rencontre de qualité, les échanges vraiment enrichissants car multiculturels et avec des managers exerçant dans divers domaines d’activités. Le programme académique dense, riche et diversifié. C’est une bonne chose la fusion entre la théorie et la pratique. Cela m’a permis d’examiner les problématiques d’entreprise et de société sous un nouvel angle. J’ai bien apprécié la conférence “IA et Ethique ” ainsi que la présentation Google Earth. Les loisirs ont favorisé le networking. La visite de la cité de Lucerne, véritable parcours culturel, m’a enchantée. 

Hichem Chiguer, Président de l’Ausim 

Cette édition est assez spéciale parce que c’est une première édition qui a été faite après la pandémie et aujourd’hui ce qui est remarquable c’est qu’on arrive à trouver une grande délégation africaine, pour le coup la délégation marocaine est venue en force. Ce qui est intéressant est que le programme scientifique a été très bien ficelé dans la mesure où on a vu de grands noms qui ont parlé de différents sujets qui sont très intéressants, que cela soit des intervenants de Google mais aussi de l’Université de Zurich et de l’Ecole Polytechnique. C’étaient des idées et des sujets qui intéressent les DSI et qui vont forcément interpeller des sujets d’actualité sur lesquels les DSI sont en train de travailler.  

Amara Bouzayani, DSI UIB Tunisie  

Le plus important est le contenu scientifique avec des sujets d’actualité. La première journée portait sur l’intelligence artificielle, le futur de l’internet et le transport intelligent, essentiellement des cas d’usage en Suisse en lien avec l’optimisation de la consommation du pétrole et la réduction de l’émission du carbone (CO2). C’est donc un sujet d’actualité. Le plus important est le concept en lui-même. On est tous les jours en mouvement, CIOmove est réellement un concept où les gens bougent toute la journée. Il y a également eu des activités annexes très intéressantes. Nous, Africains, sommes en contact mais cela nous a permis de nous retrouver ensemble, avec nos voisins du Sénégal, de Côte d’Ivoire, d’Algérie, du Maroc, de Tunisie. Il y a des DSI européennes qui viennent en majorité d’Allemagne et de Suisse. Donc, c’était très intéressant en termes de contenu et de connexion avec d’autres expériences.

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