Jérôme Hénique, CEO Orange MEA : « Max it fusionne les univers télécom, fintech et e-commerce au sein d’une même super-app»

La Super App “Max it” fusionne dans une interface unique les univers télécom, Orange Money et e-commerce. Bien plus qu’une convergence d’applications, Max it a le potentiel de révolutionner l’expérience digitale en Afrique et au Moyen-Orient en répondant aux différents besoins des utilisateurs tels que gérer son forfait téléphonique, ses finances ou ses achats. CEO Orange Middle East and Africa, Jérôme Hénique explique les avantages de cette application. Interview.

Cio Mag : De prime abord, présentez-nous l’application Max it ? Qu’apporte-t-elle d’innovant par rapport aux applications d’Orange et celles de vos concurrents ?

Jérôme Hénique : L’application Max it d’Orange est une Super-app conçue pour simplifier la vie quotidienne des utilisateurs en Afrique et au Moyen-Orient. Fusionnant les univers télécom, fintech et e-commerce, Max it va au-delà des applications précédentes telles que My Orange et Orange Money App en proposant une expérience complète regroupant trois offres de services essentiels au sein d’une interface unique sur smartphone.

En effet, Max it intègre des fonctionnalités télécom pour la gestion des lignes mobiles et fixes, offrant ainsi une solution complète aux besoins de connectivité. De plus, elle inclut les services financiers d’Orange Money, facilitant les paiements et les transferts d’argent sur mobile à l’échelle locale et internationale. Enfin, elle se différencie par son univers e-commerce qui propose une grande variété de contenus et services digitaux tels que des jeux en ligne, de la musique, de la TV, des vidéos et des actualités. Elle introduit une billetterie digitale permettant aux utilisateurs d’acheter des billets pour des concerts, des transports et d’autres événements. Ainsi, Max it devient un portail complet répondant à une multitude de besoins quotidiens.

L’accessibilité de Max it est étendue à tous, indépendamment de l’opérateur mobile du client, et intégrant divers moyens de paiement, y compris la solution Orange Money.

Disponible dans plusieurs langues pour favoriser l’inclusion, Max it vise à développer de nouveaux usages tout en répondant aux besoins actuels des utilisateurs. Son approche inclusive, avec une interface utilisateur adaptée aux spécificités locales, fait de Max it un outil unique pour les utilisateurs cherchant à simplifier leur quotidien à travers une seule application intégrée, personnalisable et ouverte à tous.

En résumé, Max it se positionne comme une super-app panafricaine, offrant une variété de services allant au-delà des simples services de télécommunications pour répondre aux besoins diversifiés de la vie quotidienne.

C. M. : Max it est aussi présentée comme une plateforme ouverte et évolutive ouvrant de nombreuses perspectives de développement pour le continent en termes d’inclusion. Dites-nous davantage ?

J. H. : Max it représente bien plus qu’une convergence d’applications. Cette plateforme, conçue avec la contribution de nombreuses équipes dans nos divers hubs en Afrique, offre une expérience unifiée qui transcende les frontières traditionnelles des télécommunications. Max it n’est pas réservé aux seuls clients Orange.

En tant qu’application “over the top” (OTT), elle est accessible à tous, étendant ainsi son impact au-delà de la base de clients qui possèdent une carte SIM Orange.

Elle se différencie en tant que plateforme ouverte et évolutive grâce à une approche collaborative. Elle intègre, dès son lancement, des partenariats locaux et internationaux dans sa marketplace, offrant des services digitaux pensés par et pour nos parties prenantes, clients, partenaires et distributeurs. Ainsi, nous souhaitons soutenir la dynamique de production de contenus locaux, et apporter aux utilisateurs des moyens et outils pour simplifier et monétiser leurs créations au-delà de leur marché domestique.

De plus, l’interface utilisateur bénéficie d’un design iconographique épuré, aligné sur les standards du marché et a été conçue pour accroître l’accessibilité par le plus grand nombre. Par exemple, chaque utilisateur peut, dans son pays, personnaliser la page d’accueil avec sa couleur et ses trois services favoris.

Enfin, Max it est disponible dans la langue des clients de chaque pays : français, anglais, et bientôt arabe mais aussi portugais sans oublier le développement des langues locales telles que le wolof.

C. M. : Cette super-app accepte d’autres solutions pour le règlement des achats en ligne. Concrètement, que faut-il comprendre ?  

J. H. : Max it a été développée avec pour socle de paiement Orange Money permettant ainsi à nos près de 32 millions d’utilisateurs actifs qui possèdent un porte-monnaie électronique Orange de continuer à utiliser les fonctionnalités clés telles que le transfert d’argent local et international, les paiements de factures chez nos partenaires entreprises et marchands, les virements bancaires et les services financiers de crédit et d’épargne offerts dans les différents pays. Cependant, Max it accepte également diverses solutions de paiement (mobile money, airtime (crédit téléphonique), carte bancaire), offrant ainsi une flexibilité à l’ensemble des utilisateurs pour régler leurs achats en ligne. Cette approche s’inscrit dans la volonté d’Orange de répondre aux attentes variées des consommateurs de la région MEA, favorisant ainsi l’adoption et l’utilisation de Max it au quotidien.

Cette démarche est le résultat d’un travail remarquable de co-construction avec toutes les parties prenantes afin de leur proposer une interface unique, simple, efficace, personnalisable et inclusive pour que chacune et chacun puisse répondre à ses différents besoins tels que gérer son forfait téléphonique, ses finances ou ses achats.

C. M. : Avec cette super-app qui fusionne tous les univers télécom, services financiers et e-commerce d’Orange, peut-on dire que la modernisation des applications en Afrique passe à l’échelle en matière d’interopérabilité des services de communications mobiles notamment ?

J. H. : Avec le lancement de Max it, Orange marque une avancée significative dans la modernisation des applications en Afrique, en consolidant les univers télécom, services financiers et e-commerce au sein d’une même super-app. Cette initiative s’aligne sur une tendance majeure, l’émergence des super-apps sur le continent africain, offrant une solution intégrée aux besoins variés des utilisateurs.

Au niveau de l’interopérabilité liée au Mobile Money, il s’agit d’un point de régulation sur lequel les banques centrales échangent actuellement avec les opérateurs de services financiers mobiles. Les décisions réglementaires sur ce sujet doivent encore être prise au niveau des régulateurs bancaires que sont les banques centrales.

Dans une zone du monde où le smartphone est la porte d’entrée à la vie numérique au quotidien avec un taux d’adoption en forte croissance qui devrait dépasser 60% de clients connectés en 2025, Max it veut représenter une évolution significative vers une interopérabilité accrue des services de communications mobiles en Afrique, reflétant la vision d’Orange d’apporter des solutions digitales diversifiées au-delà des télécommunications traditionnelles.

C. M. : Max it sera lancée dans combien de pays en premier et comment se fera son déploiement sur les autres marchés ?

J. H. : Max it a été lancée en novembre dernier dans cinq pays d’Afrique, à savoir le Cameroun, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Botswana. La Côte d’Ivoire a également lancé la super app début janvier 2024. L’expansion à douze pays en 2024 se fera de manière stratégique, en suivant une procédure rigoureuse de tests impliquant des clients, des employés, des partenaires de contenus. Ce modèle de déploiement par vagues est classique dans le lancement d’applications à une large échelle et permet de garantir la disponibilité technique avant chaque lancement commercial, assurant une expérience utilisateur optimale, notamment en tenant compte des retours d’expérience des utilisateurs à chaque nouvelle vague de lancement.

C. M. : Orange anticipe environ 45 millions d’utilisateurs actifs de Max it d’ici 2025. Quels indicateurs vous permettent de vous projeter dans l’avenir avec autant de certitudes ?

J. H. : Nous pensons dépasser 40 millions d’utilisateurs actifs de nos actifs digitaux d’ici 2025 en tirant partie de plusieurs leviers. Tout d’abord, la forte adoption des applications existantes d’Orange, notamment My Orange et Orange Money (qui comptent déjà 22 millions d’utilisateurs actifs) offre une base solide pour que nos clients migrent progressivement leurs usages vers Max it. Le succès de ces applications témoigne de la confiance déjà établie auprès des utilisateurs. L’introduction de Max it en tant que super-app répond à la tendance mondiale des applications tout-en-un, avec de nombreux exemples dans le monde et en particulier en Asie, où se sont développées les premières super-app offrant une variété de services au sein d’une seule plateforme. Cette approche vise à simplifier l’expérience utilisateur, favoriser l’engagement et optimiser les coûts en gérant une seule application pour divers besoins quotidiens.

La croissance rapide du taux d’adoption des smartphones en Afrique et de la 4G représente un potentiel significatif.

Dans un continent de plus en plus mobile-first, où le smartphone est la porte d’entrée à la vie numérique, Max it est positionnée pour répondre aux besoins numériques croissants, en particulier dans les pays où l’expansion de la 4G et le déploiement prochain de la 5G contribuent à une transformation digitale plus large.

De plus, les spécificités locales intégrées dans Max it, avec des versions adaptées à chaque pays, renforcent son attrait et sa pertinence culturelle. Les partenariats locaux et internationaux, ainsi que l’ouverture de Max it à tous, indépendamment de leur opérateur mobile, stimulent la diversité des services proposés. Ceci, associé à une feuille de route prévoyant de nombreuses mises à jour fonctionnelles régulières et l’évolution vers de nouveaux univers de services, nous rend confiant sur l’atteinte de cet objectif.

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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