(CIO Mag) – La révolution numérique a pour corollaire la production de données qualifiées de nos jours de mine d’or. La donnée est une richesse inestimable. Ouverte, elle devient un outil inégalable de développement. L’ouverture des données est devenue, fort de cette conviction, au-delà de la simple pratique, une philosophie intrinsèquement liée au développement partout dans le monde. Le Togo ne saurait rester en marge de cette tendance et tirer profit de l’ouverture des données pour l’intérêt public. C’est donc pour réunir tous les acteurs de l’open data autour d’une réflexion commune afin de donner un réel coup de pousse à toutes les initiatives au Togo que la communauté Minodoo a pensé cette rencontre. La première conférence sur les données ouvertes au Togo a donc rassemblée différents acteurs autour de la question des données ouvertes. Un forum pour attirer l’attention des pouvoir public, des organisations de la société civile sur la nécessité pour le pays de faire de l’open data une réelle pratique.
« A l’issue de cette conférence, on aimerait que les acteurs de l’administration publique soit informés et formés sur ce que c’est que l’open data et qu’ils mettent à disposition des populations les données », a précisé Eklou Kodjo Amemassovor, Manager de la communauté Minodoo et coordonnateur de la conférence. Et pour une meilleure implication des acteurs publics, il est prévu la formation des points focaux de l’accès à l’information des différents ministères. « On a prévu deux ateliers de formation pour toutes les administrations ; parce que le Togo a mis en place des points focaux dans chaque ministère qui doivent s’occuper de la plateforme data.gouv.tg mais qui ne se fait pas. Donc on a prévu les former pour qu’ils mettent les données dans les bons formats et les mettent à disposition pour la population », a renchéri Eklou Kodjo Amemassovor .
Le ministère de l’Economie numérique en bonne disposition
La ministre des Postes et de l’Economie numérique, Cina Lawson a ouvert cette conférence sur les données ouvertes. Occasion pour Cina Lawson de revenir sur l’écosystème digital du Togo qui porte aussi sur l’ouverture des données à travers l’opendata.gouv.tg . « La thématique sur les données ouvertes figure au rang des nombreuses actions engagées au cours de ces dernières années par le ministère de l’économie numérique ». Mais pour le développement de la société de l’information au Togo, Cina Lawson a invité les participants à la conférence sur les données ouvertes au Togo a formulé des recommandations à son ministère. En tenant compte de révolution numérique, la ministre des Postes et de l’Economie numérique a appelé à une « adaptation et à une anticipation, à travers des dispositifs et mécanisme garantissant l’accès des populations aux informations ; tout en veillant au cadre juridique et réglémentaire ». En cela, elle s’est félicitée de l’adoption en mars 2016 de la loi sur l’accès à l’information et a annoncé la prochaine adoption de la loi qui cadre les informations à caractère personnel.
L’appel au Togo à adhérer au Partenariat pour le Gouvernement Ouvert (PGO)
L’ambassade des Etats-Unis au Togo est partenaire à l’organisation de cette première conférence sur les données ouvertes au Togo. Dans son mot de circonstance, l’ambassadeur américain David Gilmour a invité le Togo à adhérer au Partenariat pour le Gouvernement ouvert (PGO). Pour David Gilmour, il s’agit d’une des voies nécessaires pour que le Togo devienne un vrai acteur de l’ouverture des données. L’ouverture des données qui est la mise à la disposition des populations des informations est aussi un facteur de croissance économique, a souligné le diplomate américain.
L’ouverture des données publiques et gouvernementales représentent un intérêt clé pour les populations. Au-delà des actions menées pour l’accès à l’information, « le Togo doit aller plus loin pour bénéficier des avantages des données », a fait observer David Gilmour. Et pour cela, l’ambassadeur américain à formuler quatre recommandation clés au gouvernement togolais. Il s’agit d’investir dans l’acquisition des compétences en données ouvertes au sein de l’ensemble du gouvernement ; investir dans la formation et les ressources pour les points focaux des ministères pour la mise à jour et le partage des données. Le gouvernement devrait donner la priorité à la publication des données gouvernementales plus précieux (cartes, adresses, données sur les routes, transports etc..). En troisième point, David Gilmour a invité le gouvernement à soutenir l’innovation par l’incubation en utilisant les données ouvertes. Et enfin, il a invité le gouvernement togolais à « devrait sérieusement envisager d’adhérer au Partenariat pour le Gouvernement ouvert » qui compte désormais plus de 70 pays.
La première conférence sur les données ouvertes au Togo se veut donc un point de départ clé pour une meilleure synergie des actions en faveur de l’open data au Togo. C’est pourquoi, un état des lieux a été fait sur ce qui existe déjà au Togo, en Afrique et dans le monde. Les enjeux de l’open data, du big data, de la protection des données à caractère personnel ont été évoqués durant cette journée de conférence et de réflexion sur les données ouvertes au Togo.
Souleyman Tobias, Lomé