Marc Rennard, PDG d’Orange Digital Investment et Président d’Orange Digital Ventures : « Orange Money serait la première Licorne africaine s’il avait été conçu en mode start-up »

De 2004 à 2016, Marc Rennard a dirigé les activités du Groupe Orange en Afrique et au Moyen-Orient. Il a été l’un des artisans de l’expansion du Groupe sur ce continent. Au cours des années où il a piloté les filiales africaines de l’opérateur, il a développé plusieurs projets innovants. On lui doit notamment le lancement d’Orange Money. Cette réalisation lui a valu la confiance du comité exécutif, qui lui a confié le développement des activités bancaires de 2016 à 2018. Marc Rennard a ainsi pris les rênes d’Orange Bank en France, à la suite du rachat de Groupama Banque. Et depuis près d’un an, il préside Orange Digital Ventures. Et est, à ce titre, chargé de l’investissement dans les start-up du Groupe.

Dans cet entretien, Marc Rennard nous explique ses nouvelles activités de Venture Capital Risque, un nouveau métier qui participe à la diversification et au renforcement de la présence du Groupe Orange.

Propos recueillis par Mohamadou DIALLO

CIO Mag : Pourquoi avoir choisi de vous investir dans l’activité de Venture Capital Risque, alors que ce n’est pas la vocation première d’un opérateur de télécommunications ?

L’écosystème évolue très rapidement. Les opérateurs de télécommunications n’ont pas comme seule et unique vocation de fournir de la connectivité. Du fait de la multiplicité des champs d’actions qu’offre le secteur du digital, de nouveaux métiers apparaissent. Et qui mieux qu’un opérateur peut comprendre et accompagner cette évolution ? Nous sommes l’un des premiers acteurs du numérique et la connaissance de l’écosystème, dans lequel nous évoluons, est en conséquence très fine. Ce qui nous confère une certaine légitimité pour accompagner cette dynamique.

Notre investissement actuel, dans des start-up, nous aide à penser différemment et à accélérer le processus d’innovation, que l’opérateur que nous sommes se doit de développer. C’est notre objectif stratégique.

Nous avons voulu un Fonds de capital investissement dédié aux Fintech, à la connectivité, au BtoB, à la cyber sécurité et à la cyber défense. Ou encore à l’Internet des objets (IoT) et à l’IA. Et avons fait le choix d’opérer en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis et en Israël.
Notre autre caractéristique, en tant qu’acteur du Venture Capital, est d’avoir opté pour des prises de participation minoritaires, de l’ordre de 5%, 10%, 15%, voire 20%. Notre stratégie ne consiste pas à prendre le contrôle du capital de ces entreprises. L’activité comporte en effet des risques. Au lancement d’une start-up, rien ne permet de confirmer que le succès sera au rendez-vous.

Pour ce qui nous concerne, nous suivons un double objectif. Le premier est d’ordre financier. Il se mesure en termes d’exit. C’est-à-dire qu’au moment d’entrer dans un Fonds, nous réfléchissons déjà à la date de la sortie, avec une échéance de cinq à six ans, voire dix ans tout au plus. Et nous escomptons une plus-value financière importante lors de la revente de ces actions. Le second objectif pour le Groupe est d’ordre stratégique. Notre activité de Corporate venture capital doit drainer des bénéfices, lesquels dynamisent nos pratiques d’innovation via l’open innovation.

A ce jour, nous avons réalisé …

Il vous reste 95% de cette interview à lire dans CIO Mag N°57 Avril/Mai 2019, disponible sur commande.

 

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