La dixième édition des sessions Orange Business Live (OBL 10) tenue le 8 septembre 2022 était consacrée aux principaux cas d’usage et perspectives de développement de la blockchain.
(Cio Mag) – La dixième édition du rendez-vous phygital d’Orange business live a mis en relief la technologie blockchain. Les panélistes ont orienté leurs interventions sur l’historique, les cas d’usage, les avantages, les risques et les perspectives d’évolution de cette technologie.
Pour lancer les échanges, Didier Kla, directeur Business et Broadband chez Orange Côte d’Ivoire est revenu sur la définition et l’historique de cette technologie. Pour lui, la blockchain est « une technologie de stockage et de transmission d’informations en toute transparence, sans passer par un tiers de confiance ; sa naissance a été marquée par le lancement, en 2008, du bitcoin par Satoshi Nakamoto dans un contexte de crise financière ». Ainsi, la blockchain était perçue comme une solution pouvant permettre aux hommes de « faire des transactions sans passer par un intermédiaire de confiance ».
Cette technologie poursuit actuellement son ascension en dépit du fait qu’elle peine encore à poser ses référents en Afrique. Selon M. Kla, « la blockchain est une technologie en pleine phase d’adoption ». Elle a encore un long chemin à faire. Pour Adiel Akplogan, vice-président Technical engagement à l’ICAAN, son adoption se fera en fonction « des avantages socio-économiques qu’elle va apporter au sein dans la société ».
Blockchain et développement de l’Afrique
Cependant, quelles sont les valeurs ajoutées de la blockchain ? Comment peut-elle contribuer au développement du continent ? Dr Claude Etty, directeur général du cabinet de conseils Data consulting group pense que la blockchain est au cœur de tous les domaines de la vie. Exemples, la santé pour la gestion des fiches cliniques, le foncier pour la gestion des conflits, et les entreprises pour l’amélioration de la production. Son application peut jouer aussi un rôle majeur dans l’amélioration de la productivité et du pouvoir intérieur brut (Pib) du continent. Son caractère indépendant et sa sécurité peuvent, enfin, apporter un nouveau souffle dans la lutte contre « les fraudes qui constituent le cancer de l’Afrique », déclare Dr Etty. Il en veut pour preuve, « l’utilisation de la blockchain dans la certification des diplômes en Côte d’Ivoire ».
Notons qu’en Afrique, la lutte contre la corruption est loin d’atteindre son épilogue. D’après l’Indice de perception de la corruption (Ipc) 2021 publié par Transparency International, 80 % des pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas connu de progrès significatifs en matière de lutte contre ce fléau au cours des dix dernières années. Pour M. Akplogan, l’application de la blockchain dans le mode de gestion va donc démocratiser la transparence et les transactions seront dématérialisées, traçables et difficilement corruptibles.
Quelles perspectives pour Afrique ?
La montée en puissance de cette technologie fait émerger de nombreux questionnements. L’un d’eux renvoie aux actions à mener sur le continent pour tirer pleinement profit de la blockchain. A ce sujet, tous les panélistes sont unanimes sur l’appropriation de cette technologie, la création d’infrastructures et le développement des compétences numériques. « Nous ne pourrons pas bénéficier de la technologie de la blockchain en Afrique si on ne s’y intéresse pas ; nous devons intégrer l’écosystème pour devenir des producteurs de la technologie », explique M. Akplogan.
Même point de vue pour Didier Kla : « Nous devons promouvoir tous les champs d’application de la blockchain, autres que les cryptomonnaies. C’est ce que nous nous efforçons à faire avec toutes les entreprises que nous accompagnons », confie-t-il. Pour sa part, Dr Claude Etty plaide pour l’intégration des enseignements autour des bienfaits de la blockchain en matière de sécurité dans le système éducatif en Afrique.
Le revers de la médaille
Si les bienfaits de la blockchain sont énormes, il sied de noter qu’elle a aussi des défis. Selon les panélistes, sa montée en puissance pourrait perturber le système bancaire, suite notamment au manque de contrôle et aux nouvelles monnaies numériques. Ce risque suscite donc la nécessité d’adoption des lois pour assurer l’encadrement de cette technologie.
La clôture de ce cadre d’échange pédagogique et participatif est intervenue après une étape consacrée aux questions et contributions des participants.
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