Pour développer l’apprentissage numérique à distance en Ouganda, diplomates et responsables d’établissement recommandent d’approfondir davantage la question pour saisir au mieux les opportunités digitales. Cela, pendant mais aussi après la Covid-19.
(CIO Mag) – Le e-learning n’est pas un terme étrange, il est d’ailleurs le plus en vogue en ce moment. En cas de fermeture des établissements éducatifs pour prévention contre le Coronavirus, le monde ne s’est pas arrêté. Il a saisi un mode de fonctionnement qui n’est pas nouveau mais qui devient fortement recommandé. C’est bien le cas en Ouganda.
Rudi Veestraeten, l’ambassadeur de Belgique dans le pays, a récemment interpellé les autorités nationales à ce propos. Il a pensé au E-learning en faisant allusion aux opportunités créées par la pandémie actuelle du Coronavirus.
« Cela crée d’énormes défis, mais cela crée également de nouvelles opportunités. Certains de ces changements seront de courte durée, mais certains resteront avec nous. Je crois vraiment que le e-learning restera. L’éducation numérique est là pour rester ”, a déclaré le diplomate, repris par la presse locale.
A cet effet, il a recommandé au gouvernement de formuler une politique nationale sur ce mode d’apprentissage efficace afin que tous les apprenants du pays, de même que ceux dans les zones rurales en profitent d’une manière réussie.
Pour cela, il conseille aussi de développer une stratégie qui ne laissera personne à l’écart. Un tel moyen d’éducation nécessite selon lui un accès à internet, des téléphones intelligents, des ordinateurs ou des tablettes permettant un relais facile d’informations entre les apprenants et le corps éducatif. Mais aussi, des logiciels d’évaluation et un contenu.
D’après Veestraeten, « l’apprentissage en ligne ne consiste pas seulement à acheter des ordinateurs. Il s’agit vraiment de concevoir de nouvelles techniques pour apporter du contenu aux étudiants ougandais à tous les niveaux ».
Il ne faut pas croire que l’e-learning est totalement inexistant en Ouganda. Car le pays compte de nombreuses plateformes dans ce domaine.
Parmi les plus citées, il y a Kolibri, une plate-forme d’apprentissage numérique gratuite et facile à utiliser, avec un contenu éducatif approuvé par le National Curriculum Development Centre (NCDC) : un organisme autonome du ministère de l’éducation et des sports. Elle vise à donner aux étudiants les compétences nécessaires pour survivre à l’ère des technologies de l’information.
L’école secondaire de Gayaza dispose aussi d’un site web open source avec du matériel d’apprentissage. Il permet de télécharger gratuitement des exercices, des notes de classe, des didacticiels vidéos, des podcasts audios et des liens vers des ressources.
Il y a aussi Yaaka Digital Learning Network. Un réseau d’apprentissage numérique constituant l’un des répertoires les plus complets de ressources éducatives ougandaises. Les cours englobent le pré-primaire, le primaire, le secondaire, l’universitaire et même au-delà.
Il faut dire que des plateformes comme celles-ci-dessous sont nombreuses.
Tout ne se fera pas en un jour
Par ailleurs, dans certaines universités comme celle de Makerere, le personnel académique apprend à développer des supports d’apprentissage en ligne pour les étudiants afin d’assurer la continuité en cas de fermeture prolongée des salles de classe.
Jessica Norah Aguti, une professeure agrégée de cet établissement reconnaît que l’apprentissage numérique nécessite davantage de compétences, d’approches et de méthodes d’enseignement. Et qu’il faut inculquer les principes pédagogiques de cet enseignement aux membres du personnel académique pour qu’ils développent un matériel simple dans un premier temps même si c’est difficile pour un personnel habitué aux méthodes traditionnelles.
Pour le Dr. Umar Kakumba, vice-chancelier adjoint en charge des affaires académiques dans cette université, une telle transformation ne se fera pas en un jour ou en six mois.
« Nous avons besoin de politiques, d’infrastructures et de bien d’autres choses. Tout cela ne peut être réalisé en une seule journée. Cependant, cela ne signifie pas que nous pouvons faire des interventions à court terme pour répondre aux circonstances actuelles », a expliqué Kakumba repris par la presse.
Du coté de cette université, il a annoncé le lancement d’une recherche intensive sur l’apprentissage numérique dans le pays afin d’en saisir chaque aspect.
Il considère que des études approfondies sur la question sont vitales et contribueront grandement à améliorer la mise en œuvre des projets de e-learning.
Aurore Bonny