Le numérique prend toute sa part dans l’émergence économique ouest-africaine. Et c’est une grande partie de l’économie qui a pris ce virage. Face à l’éclosion de l’écosystème, certains entrepreneurs se positionnent à l’instar d’Ibrahima Kane co-fondateur de Gaynako.
(CIO Mag) – Les entreprises se numérisent. Et la pandémie n’a fait qu’accélérer la tendance. Les entreprises sont nombreuses à actionner des leviers dans ce secteur. «Au Sénégal, il faut sensibiliser massivement les entreprises sur le sujet. Une bonne communication sur Internet et sur les réseaux sociaux permet aux entreprises de toucher plus facilement leur clientèle cible. Et cette donnée en terme de convertibilité client est vérifiable », indique Ibrahima Kane, co-fondateur de Gaynako. Et ce dernier d’ajouter : « nos services contribuent à augmenter grandement le chiffre d’affaires de plusieurs grandes enseignes », explique-t-il. Ce dernier a rapidement repéré le potentiel de la communication numérique, surtout dans un continent très jeune. Si deux tiers des clients sont sénégalais, la jeune start-up a constaté qu’un engouement autour des communications numériques émergeait dans l’ensemble de la sous-région.
« Nous animons leurs réseaux sociaux et produisons les contenus vidéos et textes. Aujourd’hui, la consommation d’informations via le mobile est une industrie florissante et il est important pour les grands groupes comme pour les PME / TPE de se positionner sur ces enjeux», observe Ibrahima Kane. Et les chiffres semblent donner raison aux fondateurs de cette start-up. Selon certaines associations de consommations ouest-africaines, la communication via les réseaux sociaux pourraient être à l’origine d’une augmentation de 30 % du chiffre d’affaires des entreprises grâce au numérique.
Booster la visibilité des entreprises
La production de contenus n’est pas compliquée à réaliser. Il faut en revanche créer des plateformes à fortes audiences capables de les accueillir en boostant la visibilité des entreprises. « Notre secteur d’activités doit se projeter sur le long terme car les usages du numérique continueront de bouleverser durablement les modes de consommation sur le continent. »
Si le Sénégal représente un bon marché, c’est toute l’Afrique francophone qui est dans le viseur. « Nous avons des clients à Maurice, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Mali ou encore en Guinée.» Il s’agit d’un choix complètement assumé de la part d’Ibrahima Kane et de ses équipes, désirant au passage attirer des investisseurs qui lorgnent davantage vers les marchés anglophones. « Les marchés dits francophones représentent d’importantes niches de consommateurs et d’entreprises. Mais les investisseurs s’en détournent en raison peut-être de la barrière linguistique. » Celle-ci ne constitue pas un obstacle pour Ibrahima Kane qui a passé près d’une décennie à New York – ville où il a gagné en expérience dans différentes structures. Il faut dire que son parcours est assez riche. C’est au Sénégal, en France puis aux Etats-Unis qu’il a réalisé une grande partie de son cursus universitaire. Ce sont autant de richesses professionnelles et intellectuelles que cet entrepreneur compte mettre à profit de Gaynako.
Rudy Casbi