2022 aura été une belle année pour les jeunes pousses du continent. Entre réussite des levées de fonds et attraction du marché du capital-risque, les start-ups d’Afrique ont maintenu le bel élan amorcé depuis quelques années. Quelles sont les tendances d’investissements ? Quelle est la répartition sectorielle ? Qu’est-ce-qui explique la réussite des tours des tables ? Pour répondre à ces questions et tant d’autres, nous ferons la comparaison de deux rapports publiés sur l’écosystème tech en Afrique en 2022.
(Cio Mag) – D’emblée, il sied de noter que c’est un avenir radieux qui se dessine pour l’écosystème tech du continent. Le rapport de Partech indique que le financement du secteur africain a augmenté « de plus de 8 % pour atteindre 6,5 milliards de dollars, en 764 tours au cours de l’année 2022 ». Une réussite qui laisse paraitre une bonne suite pour un continent qui est en pleine adaptation aux nouvelles exigences numériques. D’après Partech, le Nigeria a conservé sa position de leader avec 1,2 milliard de dollars. Le quator Nigeria, Afrique du Sud, Egypte et Kenya garde le lead des investissements africains en capital-risque, avec un ratio de 72℅ de l’ensemble des détours des tables.
La résilience du continent
En effet, ce rapport met en évidence, la croissance des start-ups, malgré la crise économique mondiale post-pandémie. « Le secteur de la technologie africaine était l’un des très rares, sinon le seul, marché du capital-risque à se vanter d’un financement de croissance nette en 2022 », note-t-il. Cette performance du continent s’explique par l’attraction de l’écosystème des startups, du dynamisme des marchés du capital-risque et de la maturité de nombreuses start-ups. Briter Bridges, une structure spécialisée dans le business intelligent a publié aussi un rapport sur les réalisations des start-ups en Afrique. Intitulé « Africa Investment report 2022 », ce document met en lumière les scores des start-ups évoluant dans plusieurs secteurs, entre autres, l’agritech, la fintech et l’e-santé.
D’après ce rapport, les financements levés par les start-ups ont atteint 5,4 milliards de dollars, dont 38% pour les fintechs, 15 % pour les technologies propres, 12% pour la logistique, 8% pour la mobilité, 5 % pour le commerce électronique, 4% pour l’agriculture et 3% pour la santé&biotech. Dans ce rapport, les quatre pays ont dominé également les tours de table. Il s’agit du Kenya, du Nigeria, d’Afrique du Sud et de l’Égypte qui ont attiré 75% des fonds levés. Au cours de l’année concernée, l ‘écosystème des start-ups d’Afrique du nord a connu une croissance régulière au cours des dernières années. « Le Maroc, le Soudan et la Tunisie ont tous attiré un financement accru au cours des dernières années. La valeur totale de leurs levés de fonds totalisé 2,3 milliards de dollars à travers plus de 630 transactions », lit-on dans le rapport.
Les fintechs dominent le marché
En Afrique, les fintechs sont à l’assaut de l’écosystème tech du continent. Elles assurent plusieurs services tels que : le transfert d’argent, le paiement de factures et le financement participatif. Selon Briter Bridges, entre 40 % et 60 % des deals effectués au cours de la dernière décennie ont été réalisés par les fintechs. En 2021, elles ont levé près de 3,1 milliards de dollars sur environ 5 milliards de dollars de fonds levés par l’écosystème tech en Afrique. Une année plus tard, elles ont levé 38%, soit près 2 milliards sur les 5,4 milliards de dollars levés.
Notons que les levées de fonds de 2022 ont été marquées par la distinction des start-ups créées par les femmes. C’est le cas d’Ubongo de la Tanzanienne Mwasi Ubongo, Ejara, la start-up créée par la Camerounaise Nelly Chatou-Diop et Pezesha de la Kenyane Hilda Moraa qui figurent dans le top 50.
