(CIO Mag) – A en juger par les nombreux centres de données installés et à venir, le secteur de la Tech bouge énormément au Sénégal, surtout avec le projet du Parc des Technologies Numériques qui sera implanté à Diamniadio (Dakar). Une bonne chose selon la directrice générale de Microsoft, pour l’Afrique et le Moyen-Orient, en charge des Petites et Moyennes Entreprises. Yacine Barro estime que c’est “très symptomatique d’une avancée dans l’adoption de la technologie telle qu’on l’entend dans nos régions, c’est-à-dire, construire des datacenters, c’est globalement franchir des pas”.
Satisfaire aux normes pour rester crédible
Toutefois, au regard des exigences des standards internationaux, les acteurs ont-ils les moyens de leurs ambitions ? C’est toute la question qui anime cette diplômée de l’INSEEC et qui a grandi au Sénégal où elle a poursuivi ses études primaires et secondaires. “Dans quelle mesure est-ce que ces datacenters-là sont évolutifs. C’est-à-dire, aujourd’hui, quand on regarde les infrastructures qui sont présentes au niveau du Cloud et je ne parle pas de Microsoft particulièrement, mais de manière générale, ce sont des milliers de serveurs, des infrastructures qui font l’équivalent de dix terrains de foot”.
Se demander si on est capable d’être à la hauteur avant de s’engager dans la course
“Est ce que nous, à notre niveau, nous sommes capables de construire de telles infrastructures pour répondre aux besoins de disponibilité des données “?, se demande encore Yacine Barro qui se montre également très préoccupée par la “sécurité des datacenters”, laquelle “répond à des normes qui font l’objet de niveau de certification très précis et organisés par des organes de certification qui vont de normes très basiques pour un datacenter qui n’offre par exemple pas de redondance dans son alimentation électrique jusqu’à des niveaux de sécurité maximale qui permettent un niveau de disponibilité pratiquement de 99,99 % et des temps de latence qui sont de moins d’une heure, ce qui est énorme pour un datacenter”.
Redoubler de vigilance à l’heure de l’espionnage de masse !
“Sommes-nous capables d’appliquer ce même niveau de sécurité maximale sur des datacenters locaux?”, interroge la Franco-sénégalaise qui a ouvert, en 2004, la première représentation du géant américain à Dakar comme Business Development Manager pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour l’actuelle CEO de Microsoft en Afrique et au Moyen Orient, chargée des PME, nous devons tirer les leçons du passé et notamment du présumé espionnage à grande échelle du siège de l’Union Africaine à Addis Abeba, prêté à la Chine. Peu importe le démenti, elle considère qu’il faut faire attention et ouvrir davantage les yeux, dès lors qu’il s’est posé une polémique autour de données.
Microsoft ne badine pas avec la cybersécurité
Invitée de la radio dakaroise IRADIO, Yacine Barro également passée par le monde des télécommunications avec un poste à Amsterdam, puis de la presse pour avoir lancé Africa 24 en 2008, Yacine Barro a aussi évoqué la grosse question de la cybersécurité plus globalement en rappelant que la compagnie américaine pour laquelle elle travaille investit énormément de millions pour se protéger. A l’en croire, c’est un milliard par an pour faire face aux vastes opérations qui ciblent tous les jours les données des usagers notamment et qui, de ce fait, s’en prennent à la crédibilité des plateformes comme la sienne.
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Elimane, Dakar