(CIO Mag) – Le Sénégalais Mbaye Fall Diallo, enseignant-chercheur à l’Université de Lille, en France, et spécialiste de stratégie digitale, n’est pas du tout content du choix porté par Macky Sall sur Ndeye Tiké Ndiaye, ex-directrice générale de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM) pour diriger le département de l’économie numérique. C’était la meilleure manière, de la part du président de la République, qui vient de former une équipe gouvernementale, de montrer qu’il n’a pas compris grand chose des enjeux en cours.
“Moi-même, j’ai eu la chance de pouvoir assister à l’annonce du nouveau gouvernement et je peux vous dire que c’est la première chose, en fait, qui a retenu mon attention de voir quelqu’un qui n’est pas du secteur, nommé à un ministère aussi stratégique que celui de l’économie numérique et je pense que c’est très problématique dans la mesure où l’économie numérique est un secteur assez complexe, y compris même pour des spécialistes parce que les choses vont très très vite avec des changements quasiment tout le temps”.
En clair, l’expert en commerce connecté, à Dakar dans le cadre des assisses de l’Association Africaine de Marketing (AAM), estime que c’est la pire option que Macky Sall pouvait faire, en ignorant tous ces experts et spécialistes de numérique qui ne manquent pas du tout à cette jeune Nation qui foisonne de start-ups et d’innovation et avec des mastodontes aussi respectables que Sonatel, Gainde 2000, OPTIC ou encore des incubateurs comme le CTIC Dakar.
“Si on n’est pas spécialiste du domaine, il est très compliqué de pouvoir mettre en place la stratégie globale, de donner la vision globale qui concerne ce domaine de l’économie numérique qui est, aujourd’hui, je pense, en tous cas, à mon sens, l’un des secteurs les plus stratégiques de nos économies, à l’échelle internationale”, explique encore Mbaye Fall Diallo, professeur des Universités, qui a par ailleurs les nouvelles offres de formation que le Sénégal devrait adopter.
Invité de l’émission “ETECH” sur la radio dakaroise, IRADIO, dimanche, Monsieur Diallo a laissé clairement entendre qu’il restait beaucoup à faire dans la mise à jour et la recontextualisation des contenus de formation qui devraient être davantage actualisés et en phase, en même temps, avec le pays. Il donne l’exemple du codage qui a complètement inversé la tendance, explique-t-il, puisque “avant, pour intégrer une structure de formation d’enseignement supérieur, on vous demande le diplôme, le Bac, alors qu’aujourd’hui, on peut tout à fait avoir des profils hyper pointus qui sont hyper compétents et qui n’ont pas eu le Bac !”.
Elimane, Dakar