(CIO Mag) – Le Sénégal ne compte plus ses start-up et particulièrement celles qui sont spécialisées dans la finance technologique. C’est fort de ce constat que des acteurs ont décidé de créer une association regroupant toutes ces fintech pour mieux peser sur les décisions des politiques et défendre leurs intérêts. D’où la rencontre convoquée jeudi 5 mars à Dakar pour passer l’information et recueillir les avis des membres. “Nous sommes déja membres de l’Association africaine des FINTECH. Nous sommes donc dans le réseau et nous nous sommes dit qu’il fallait tout simplement créer de façon sectorielle un bureau pour voir en fait comment s’organiser”, explique Oumar Diallo, l’un des initiateurs.
Faire de l’inclusion financière une réalité pour tout le monde
Faire en sorte que les services financiers digitaux soient accessibles à tout le monde va être l’un des combats majeurs de la future association qui n’a pas encore trouvé son nom. L’ancien directeur de WARI en Côte d’Ivoire ne s’arrête pas là. Il estime que la défense des intérêts des entreprises spécialisées dans la finance technologique “qui peinent à faire décaisser les banques de l’argent” doit être une priorité d’autant plus que ces dernières sont confrontées à “beaucoup d’autres problèmes qui tournent autour des FINTECH et il n’y a pas une bonne législation à notre avis”.
Maintenir un contact régulier avec les tutelles du secteur
“Aujourd’hui, pour être plus fort, il faut être en association parce que nous avons besoin de prendre langue avec les régulateurs et le gouvernement qui a tout récemment légiféré sur les start-up. Les acteurs ont répondu présent. Ils sont compris que c’est une opportunité de se structurer en association pour pouvoir non seulement développer des actions plus harmonieuses en matière de développement de l’écosystème numérique mais également pouvoir travailler avec des partenaires internationaux qui pourront aider ces start-up à voir le bout du tunnel”, détaille Papa Mbaye Dièye, éconmiste financier, spécialiste des services financiers digitaux.
Concrétiser l’interopérabilité tant attendue
Etant donné qu’une bonne partie des start-up en question meurt avant même de fêter leur premier anniversaire, l’ancien responsable à la BCEAO et à l’UEMOA, estime que des collaborations et autres synergies d’actions seraient bienvenues pour offrir de meilleures conditions aux jeunes pousses. Sur la question de l’interopérabilité qui “m’est très chère parce que j’y ai travaillé dans le passé au niveau du GIM – UEOMA noytamment”, Monsieur Dièye précise qu’ajourd’hui “en tant qu’acteurs du numérique, nous sommes à la disposition des régulateurs pour travailler en étroite collaboration avec eux pour partager nos idées pour que l’interopérabilité soit la plus profitable possible”.
Un projet pas facile à implémenter
Même si le Ghana a réussi à lancer son interopérabilité des systèmes d’argent mobile le 10 mai 2018, ce n’est pas aussi simple, explique ce grand connaisseur des systèmes bancaires. “Quand vous devez réunir plusieurs acteurs autour d’une même plateforme pour créer cette interopérabilité, ce n’est pas du jour au lendemain que vous pouvez faire ça. Vous avez les opérateurs. Vous avez les banques. Vous avez les microfinances et les PSP et d’autres entités qui interviennent également dans le domaine du numérique”, souligne Papa Mbaye Dièye qui pense d’abord que “vous avez besoin d’harmoniser les positions et mettre en place des règles précises que tout le monde va accepter”.
Elimane, Dakar