Afin de renforcer la capacité des gouvernements africains à communiquer et interagir avec les citoyens pour atténuer et gérer les effets de la Covid-19, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), des décideurs africains et des experts en télécommunication ont lancé la plateforme d’informations sur les communications en Afrique (ACIP) pour la santé et l’action économique, hier en visioconférence.
(CIO Mag) – « En retenant le secteur des télécommunications et de l’économie numérique comme axe majeur de son action, la CEA met à la disposition de nos Etats des outils pertinents pour briser la chaine de contamination à la pandémie de COVID-19», a déclaré Denis Sassou-Nguesso, le chef de l’Etat congolais, parrain de l’évènement.
La plateforme d’informations sur les communications en Afrique est basée sur la téléphonie mobile. Elle fournira les derniers conseils de santé publique à plus de 600 millions d’utilisateurs à travers le continent. Elle dispose d’un mélange de menus à commande vocale et textuelle.
Inédite sur l’association à l’Intelligence artificielle de mégas données pour fournir des informations, le dispositif bénéficie des canaux mobiles à bande étroite en utilisant une combinaison de textes de Données de services supplémentaires non structurées (USSD) et d’interactions vocales et de Réponse vocale interactive (VRI).
« ACIP change la donne. La première fois qu’un USSD mobile a été associé de manière interactive à l’intelligence artificielle pour soutenir la prise de décision », a commenté Oliver Chinganya, le directeur du Centre africain de statistiques au sein de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.
La CEA emploie aussi les données publiques des canaux numériques et ceux des médias en ligne et des réseaux sociaux en vue d’atteindre les utilisateurs de la 3G et 2G sur smartphone.
Développée avec l’appui de quatre grands opérateurs mobiles et un intégrateur de données, cette solution soutiendra les équipes nationales de riposte contre la pandémie en implémentant l’intelligence artificielle pour réaliser des analyses sur les combinaisons des données numériques en ligne.
L’ACIP améliorera par la même occasion, les données statistiques et permettra aux autorités de mieux analyser les problèmes liés à la pandémie et mettre en œuvre des réponses adéquates. Elle facilitera aussi le déploiement des ressources sanitaires et économiques.
Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA, a fait savoir que l’ACIP atteindra simultanément 84 % de la population africaine par les réseaux mobiles qui permettent actuellement de connecter 900 millions de personnes sur le continent.
« Nous vivons un moment sans précédent en Afrique, dans le monde des télécommunications, avec une coopération sans précédent des plus grands opérateurs de télécommunications », a-t-elle déclaré lors du lancement.
Une révolution numérique à ne pas manquer
Cette initiative inscrit le numérique dans la liste des facilitateurs et moteurs de croissance. Elle fait de l’innovation et de la technologie des facteurs d’intégration dans l’économie mondiale d’après Léon Juste Ibombo, ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique.
Il a ajouté que cette initiative devrait permettre aux pays africains de bénéficier de l’intelligence artificielle, la technologie de pointe pour améliorer leurs capacités à recueillir et à analyser les données sur le coronavirus, de même que l’interaction entre les gouvernants, les chercheurs et les citoyens.
Pour son homologue camerounais Minette Libom Li Likeng, ce projet contribuera spécifiquement à soutenir le travail de planification louable déjà en cours par les différents gouvernements en collaboration avec le secteur privé.
Ayant manqué les trois premières révolutions, le continent africain ne devrait pas manquer la quatrième. Le numérique est une occasion pour l’Afrique de rattraper son retard, considère pour sa part, Alpha Condé, président de la Guinée.
Notons que cette plateforme fait suite à la conférence virtuelle des ministres africains des finances, tenue le 1er avril dernier. Il avait été recommandé à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique d’aider les Etats membres de l’Union africaine à faire face à la maladie à coronavirus.
Aurore Bonny