Fondée à Kigali, en 2014, SafeMotos est à présent devenu Cango Africa. La start-up fournit une application mobile qui permet de mettre en relation, à la demande, les utilisateurs et les chauffeurs de moto-taxi.
Cette application de services de mobilité à la demande est disponible dans des environnements Android et IoS, et propose une interface de commandes via WhatsApp. Une année après son lancement, l’application a connu un succès fulgurant, avec plus de 500 000 voyages effectués à Kigali. Très vite, Barett Nash et Peter Kariuki, les dirigeants de CanGO, ont cherché à se déployer au-delà des frontières rwandaises. Le duo cofondateur, qui a mis le cap sur la RDC, dès juillet 2019, déclarait, dans un communiqué : « Imaginez : entrer à Lagos avant Jumia ou à Nairobi avant Uber. Notre introduction sur le marché congolais pourrait connaitre le même sort que ces success stories ». Le potentiel de cette mégalopole de 15 millions d’habitants, bien couverte en 3G/4G et confrontée structurellement à des difficultés de mobilité, a en effet de quoi faire rêver. Pour les dirigeants, Kinshasa devrait offrir une opportunité unique en Afrique. Et CanGO pourrait devenir la super-application qui s’imposera dans les écosystèmes surpeuplés de Lagos ou de Nairobi.
Dans son plan d’expansion, CanGo a cherché à se diversifier en proposant divers services, via une seule application Smartphone. Mais, le déploiement de ce plan était conditionné à la réalisation d’une première levée de fonds, d’1,1 millions dollars. Et les partenaires financiers n’ont pas suivi. Après son revers à Kinshasa, CanGo Africa en a connu un second, en décembre 2019. Un mois après avoir manifesté son intérêt pour la reprise de l’écosystème de livraison de nourriture – jusqu’alors occupée par Jumia Food qui venait de cesser ses activités à Kigali – CanGo Africa s’est positionnée. Mais, la start-up a dû rapidement interrompre son activité, en invoquant un manque de financement. Moralité, quelle que soit la pertinence d’une application et la qualité de ses innovations, le succès dépend de son appropriation par les usagers. Il est ainsi fondamental que le parcours client soit au cœur des préoccupations.
Paru dans CIO Mag N°65 Juillet – Août 2020, téléchargez le PDF complet