A quelques jours du démarrage de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN 2023) que la Côte d’Ivoire accueille du 13 janvier au 11 février 2024, Yves Désiré Benson, chef de projet NTIC au Comité d’organisation de la CAN (COCAN), situe les enjeux des infrastructures de télécommunications dans l’organisation de cette prestigieuse compétition.
Cio Mag : Que représentent les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’organisation d’un événement de grande envergure comme la CAN ?
Yves Désiré Benson : Les TIC jouent un rôle central dans le succès de la CAN 2023. Elles assurent la fluidité des échanges et de la diffusion d’informations essentielles tout au long de la compétition. Les moyens de communication tels que la téléphonie, l’e-mail, la diffusion d’images, la visioconférence et le transfert de données seront utilisés pour garantir une connectivité fiable et sécurisée. Cette connectivité est le pilier fondamental permettant de fournir un service Wi-Fi et filaire adapté aux besoins des participants. De plus, les TIC jouent un rôle crucial dans la planification logistique, la gestion de la billetterie, la sécurité des stades, la retransmission des matchs et bien d’autres aspects. Elles contribuent de manière significative à l’amélioration de l’efficacité opérationnelle de l’ensemble des équipes impliquées dans l’organisation de cet événement exceptionnel.
Cio Mag : La CAN 2023 se jouera sur 6 stades, dans 5 villes, avec 24 équipes et autant de terrains d’entraînement. A cela, il faut ajouter les villages CAN et les fanzones. Quels défis sont posés par ces différents lieux en termes d’investissement dans les télécoms et les solutions business support ?
Y.D.B : L’augmentation du nombre de stades, de terrains d’entraînement et de villages CAN a engendré un défi majeur en matière d’infrastructures de télécommunications. La connectivité doit en effet être déployée dans l’ensemble des espaces destinés à accueillir les foules, notamment les aéroports, les hôtels, les zones réservées dans les stades, les centres d’accréditation, les médias et les terrains d’entraînement. Sans oublier l’importance de densifier la couverture GSM afin d’éviter les congestions lors des matchs et des rassemblements tels que les fanzones. Pour relever ce défi, des investissements importants ont été nécessaires pour étendre les réseaux de télécommunications, mettre en place des infrastructures à haute capacité.
Cio Mag : Parlez-nous des acteurs qui composent l’équipe ivoirienne chargée de faire fonctionner ces infrastructures télécoms et ces solutions business de manière efficace et sécurisée ?
Y.D.B : L’équipe responsable de la gestion de ces infrastructures télécoms et solutions business rassemble une variété d’acteurs, notamment le ministère de l’Économie numérique et ses services de régulation, les opérateurs de téléphonie, l’équipe de la Direction des Systèmes d’Information (DSI) du COCAN, ainsi que des partenaires technologiques. Tous ces intervenants collaborent étroitement pour garantir le fonctionnement efficace, sécurisé et fiable de l’ensemble des systèmes TIC essentiels à la réussite de la CAN 2023.
Cio Mag : Des applications numériques spécifiques seront-elles mises à la disposition des personnes qui séjourneront en Côte d’Ivoire à cette occasion ?
Y.D.B : Le COCAN travaille sur une solution qui permettra de faciliter l’expérience des participants locaux et des visiteurs de la CAN 2023. Cette application inclut des outils pour l’achat de billets, la navigation dans les stades, la consultation des calendriers et résultats, la liste des lieux d’accueil, des informations touristiques et d’autres services.
Cio Mag : Après la CAN, quelles exploitations seront faites de ces infrastructures télécoms ?
Y.D.B : Les infrastructures télécoms mises en place pour la CAN 2023 joueront un rôle essentiel dans le cadre du projet Héritage du COCAN. Elles laisseront un héritage technologique en Côte d’Ivoire en améliorant l’accessibilité à la connectivité haut débit, renforçant les réseaux de télécommunications existants et en stimulant le développement de l’économie numérique. Toutes les acquisitions seront mises à disposition des collectivités. Ces infrastructures pourront être exploitées pour des événements futurs, des projets de développement et des initiatives technologiques visant à renforcer la connectivité et l’innovation dans le pays.