Numérisation du système électoral au Congo : plus qu’une nécessité, une urgence

44,4%, c’est le taux de participation au scrutin du 16 juin 2017. Taux relativement faible, a dit le ministre de la Communication et des Médias, porte- parole du Gouvernement, lors du conseil des ministres d’août 2017. Une tendance à améliorer. Et pour ce faire, le numérique offre une palette de solutions.

(CIO Mag) – Faut-il numériser le système électoral en République du Congo, au regard des irrégularités constatées aux législatives et aux élections locales organisées  sur l’étendue du territoire national ? Proclamant les résultats du second tour des législatives, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Boulou, a souligné des irrégularités dans les bureaux de vote. Si certains ont qualifié de justes et démocratiques ces joutes électorales, d’autres par contre ont constaté quelques impairs de nature à mettre en cause  le processus électoral : fraude, bourrage des urnes, accrochages entre partisans des différents candidats, etc. En témoigne l’incident qui s’est produit dans la circonscription de Ouenzé, dans le 5e arrondissement de Brazzaville. Les militants d’un candidat indépendant ont accusé des militaires d’être des électeurs fictifs. Dans ce contexte, ne faut-il pas recourir au numérique pour moderniser le processus électoral et éviter la fraude ? L’utilisation du numérique dans le système électoral a ceci d’avantageux qu’il permet de réduire la probabilité d’occurrence des irrégularités.

Le numérique dans la vie politique

La République du Congo a un département ministériel en charge des questions numériques qui veille sur la numérisation de l’administration publique à travers le projet E.gov. Le numérique a provoqué, en quelques années, une révolution qui bouleverse la société congolaise dans toutes ses dimensions et change en profondeur le mode de vie et les habitudes de consommation. Face à ces changements aussi rapides qu’imprévisibles pour certains, la réaction des pouvoirs publics au Congo est jugée timide ou partielle. Et pourtant ! Faire réagir le monde virtuel aux échéances électorales serait d’autant plus nécessaire qu’il permettra de réduire considérablement la fraude. Les TIC ont démontré à travers le monde leur capacité à transformer tous les secteurs d’activité, et les élections ne sont pas en reste.

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E-démocratie, e-Gouvernent. Autant d’initiatives pour dématérialiser les procédures administratives et politiques. L’attribution d’un identifiant numérique unique auprès de toutes les administrations ainsi que les démarches d’open data dans les services publics participent également de cette dynamique visant à améliorer la qualité des services rendus aux populations et accroître la participation citoyenne.

Faire du numérique un levier de la participation citoyenne. Le jeu en vaut la peine. Et pour cause ? Selon le ministère de l’Intérieur, la participation de la population aux votes est plus prononcée dans l’intérieur du pays ; elle est relativement faible dans la capitale Brazzaville et la grande ville de Pointe-Noire.

Pour rappel, le scrutin du 16 juin dernier s’est déroulé dans 4386 bureaux de votes où aucun ordinateur n’avait été installé. Aujourd’hui, un peu plus de 2,2 millions d’électeurs se préparent à voter parmi les 711 candidats ceux qui occuperont les 151 sièges de la nouvelle législature.

Pross-Ferdy, Congo-Brazzaville

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