(CIO Mag) – Le ministère des Postes et Télécommunications n’a pas encore été notifié d’un quelconque décret approuvant la cession de l’opérateur Tigo à la plateforme Wari. En tout cas, jusqu’à la date d’hier aux environs de 16h30, cela n’était pas fait. C’est ce que révèle le directeur des TIC interrogé par la radio privée RFM. Toutefois, sans démentir l’existence ou non du document, Chérif Diallo (photo) reconnait que les services de Yaya Abdoul Kane ont bel et bien rédigé un projet de décret qui visait à valider la transaction. Seulement, si jamais le décret existait, comment le justifier ? Comment justifier l’approbation d’un accord rompu par l’une des parties, à savoir le groupe Millicom ? C’est simple du point de vue de Monsieur Diallo. “Là, pour le moment, l’Etat ne peut pas commenter cela. Cela ne concerne que les deux acteurs privés. L’Etat n’a pas été notifié d’une part d’une quelconque résiliation et il n’y a aucun enregistrement qui ait été fait par rapport à une quelconque résiliation”. Néanmoins, quel que soit l’acteur qui va être retenu pour la vente de Tigo, Monsieur Diallo assure qu’il bénéficiera de l’accompagnement de l’Etat du Sénégal au même titre que tous les autres privés du secteur. De quel accompagnement il peut bien s’agir ? Aucune précision à ce sujet.
Dans le secteur, l’affaire continue de susciter des commentaires et beaucoup de questions. De l’avis du directeur général de Ficracom, la société de Kabirou Mbodje a manqué de vision, ce qui a abouti à la rupture du contrat par le propriétaire de Tigo. Mohamadou Kounndoul estime que “pour sauver la préférence nationale comme le souhaitaient plusieurs observateurs, Kabirou Mbodj ( Ndlr, PDG de Wari ) aurait dû s’en ouvrir à d’autres nationaux comme le Groupe Futurs Médias ( GFM )pour éviter de perdre cette grande opportunité”. En clair, il aurait dû s’allier avec d’autres partenaires pour finaliser l’achat à temps avec la mise à disposition de toute la somme demandée, près de 80 milliards CFA. Seulement, la plateforme sénégalaise soutient avoir respecté tous ses engagements et que elle avait prévu de “faire le paiement de l’acquisition au plus tard le 30 septembre, conformément aux engagements de sa banque partenaire”. Tout le contraire du groupe Millicom qui indique que la date butoir était fixée au mois de juin et qu’une rallonge de quelques semaines avait été accordée à Monsieur Mbodje et sa société. De son côté, Wari ne souhaite pas faire de commentaires sur le décret.