Les usagers de la plateforme du service public devront prendre leur mal en patience, le temps pour les ministères et structures partenaires dans la dématérialisation des procédures et démarches administratives d’aboutir à une digitalisation complète à l’horizon 2023.
(Cio Mag) – « Notre objectif est de faire en sorte qu’à l’horizon de deux ans – d’ici 2023 – nous ayons une administration complétement digitalisée », a affirmé le nouveau ministre de l’Economie numérique, des télécommunications et de l’innovation, Roger Félix Adom, à l’ouverture de l’atelier de restitution des études de faisabilité du Projet d’appui au renforcement de l’administration électronique (PARAE), organisé par l’Agence nationale du service universel des télécommunications-TIC (Ansut), le jeudi 15 avril à Abidjan.
Cette déclaration, si elle conforte le ministre Adom face aux enjeux de la digitalisation, c’est bien parce que le PARAE s’inscrit dans la vision du gouvernement d’utiliser les TIC comme levier majeur de la modernisation de l’Administration afin que celle-ci soit capable d’accompagner efficacement le développement d’une économie numérique.
Selon lui, les livrables de l’étude de faisabilité (axés sur les infrastructures digitales, les usages digitaux et les actions d’accompagnement), devront permettre d’enclencher le processus d’instruction du financement auprès de la Banque africaine de développement (Bad). Un soutien financier qui viendra décupler la détermination des partenaires au projet et toutes les parties prenantes, eu égard à l’insuffisance des ressources collectées par l’Ansut pour faire de cette ambition une réalité.
« Des appuis, comme celui que nous apporte la Bad, devraient, nous en sommes convaincus, avec les nouvelles orientations de notre ministre de tutelle, servir de socle à la dynamique de transformation de notre Administration en une Administration électronique », a insisté le directeur général de l’Ansut, Euloge Soro-Kipeya.
Consommer digital
Le PARAE a été lancé le 25 juin 2020 par l’Ansut et réalisé par le cabinet Ernst & Young (EY). A terme, il doit permettre aux usagers des plateformes numériques des services de l’Administration publique, dont la plateforme www.service.public.gouv.ci, de consommer des services totalement digitalisés.
« Aujourd’hui, les activités qu’on peut mener sur cette plateforme ne sont pas effectives de bout en bout. On ne peut pas tout faire en ligne. A un moment, il faut se rendre sur le site de l’administration [physique]. Avec le PARAE, ce sera la digitalisation complète de toutes les démarches administratives », a expliqué, à Cio Mag, Fathy Mariko Abroh, membre du cabinet EY.
Dans la conduite dudit projet, EY a collaboré avec les ministères et analysé l’existant en termes de services digitaux. Des échanges suivis d’un benchmark de bonnes pratiques, notamment en France et en Estonie, dans le but de découvrir des modèles de digitalisation dont la Côte d’Ivoire pourrait bien s’inspirer.
A la suite de cette étude de faisabilité, des spécialistes seront recrutés par appels d’offre afin de réaliser le projet, de façon progressive, conformément aux recommandations du cabinet, qui en assurera le suivi. En ligne de mire : l’horizon 2023, avec la digitalisation complète des procédures et démarches administratives électroniques.
En février dernier, la disponibilité des premières applications des procédures administratives dématérialisées a été annoncée pour le mois d’avril, communication faite par le ministre Roger Félix Adom, alors chargé de la Modernisation de l’administration et de l’innovation du service public.
Anselme AKEKO, Abidjan