L’innovation est au cœur de la transformation de l’industrie financière en Afrique. Le rapport 2023 de Deloitte et Jeune Afrique Média Group révèle une appétence des institutions financières pour l’innovation. Elle leur permet d’anticiper les enjeux du secteur, entre le déploiement de nouveaux produits et les cybers menaces.
(Cio mag) – L’enquête est menée auprès des banques, assurances ; des institutions de microfinance, des bourses, des gestionnaires de fonds et régulateurs. C’est un aperçu global de l’état de l’industrie financière africaine en 2022, à travers un questionnaire en ligne mais aussi des entretiens individuels avec des responsables du secteur financier.
Il ressort de ce rapport que le secteur nourrit de grandes ambitions, dans un climat d’optimisme général mais empreint de prudence. Ces ambitions se planifient ou se déploient avec un fort désir d’innover. Au rang des inquiétudes signalées, les cybermenaces. Comme le rapport 2022, la cybersécurité apparaît au premier plan des préoccupations des institutions financières du continent, révèle le rapport 2023. Ce risque s’accélère « dans un contexte de digitalisation et d’ouverture progressive des systèmes d’informations aux partenaires », note le rapport.
Selon les données récoltées auprès des acteurs questionnés, « les expositions aux menaces informatiques externes » représentent la majeure partie des préoccupations des institutions financières africaines interrogées, représentant 43% de l’échantillon de l’enquête.
C’est donc à juste titre que 77% de ces acteurs ont déclaré investir de manière prioritaire dans les technologies de cybersécurité. Cette tendance sera suivie du développement de logiciels et d’applications (50% des sondés) pour les investissements futurs, remarque-t-on dans le rapport.
Capital humain et technologie
Outre la cybersécurité, l’industrie financière africaine priorise le capital humain et la technologie pour sa transformation. Les institutions financières s’allient donc avec des fintech, insurtech ou encore des regtechs pour le développement de nouveaux produits, la digitalisation des processus internes, la gestion des risques et réglementation ou encore le développement de modèles alternatifs.
Dans cet élan, l’industrie financière s’ouvre ! L’open Data, l’open banking, le cloud, l’intelligence artificielle, les monnaies numériques trouvent davantage d’écho favorable auprès des acteurs. Ainsi, le secteur aborde les questions de développement durable, de gouvernance etc avec plus de sérénité.
Selon Aristide Ouattara, Associé Leader Industrie Financière de Deloitte Afrique Francophone, « le Baromètre de l’Industrie Financière Africaine 2023 met en exergue la capacité d’adaptation et l’appétit d’innovation des institutions financières africaines face à un environnement en perpétuelle évolution ». Il relève cependant les défis à relever : « notamment en ce qui concerne la finance numérique, la protection des données personnelles et la transition énergétique. » Aristide Ouattara préconise aux acteurs du secteur, face à ces défis, de « poursuivre leur transformation et renforcer leur résilience face aux défis futurs.»