L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a demandé mardi aux « FAls et opérateurs mobiles à faire des offres internet généreuses qui tiennent compte du pouvoir d’achat de la majorité de la population et des nouveaux usages. » Le régulateur a de nouveau dénoncé les prix proposés par les opérateurs, les comparant à d’autres pays de la sous-région.
Cette nouvelle sortie de l’Arcep intervient en plein débat sur la régulation annoncée du wifi zone. Mal vu par les FAIs et opérateurs mobiles, le wifi zone sont des points de vente de la connexion internet (fibre) par des particuliers. Jusqu’ici, la majorité de ces particuliers commercialisent leur abonnement à usage domestique. Certains d’entre eux déploient des réseaux pour étendre la portée de leur connexion. Ces pratiques ont attiré l’attention du régulateur qui a exigé le respect des textes en la matière. Depuis la décision du régulateur, l’opinion togolaise s’est emballée et critique la décision de l’Arcep.
Mardi, dans une précision supplémentaire apportée sur sa position, l’Arcep a déclaré que la prolifération du wifi zone est « la conséquence des tarifs prohibitifs d’Internet au Togo. » C’est pourquoi, se basant sur une nouvelle comparaison des prix dans la sous-région, l’Arcep demande aux opérateurs de proposer des offres adaptées aux bourses des Togolais. « A titre d’illustration chez Togocom, l’offre de 100 FCFA ne donne droit qu’à 40 Mo valable 1 jour alors qu’au Ghana voisin, l’offre de 105 FCFA, donne droit à 600 Mo valable 4 jours soit un volume 15 fois plus généreux et 4 fois plus de durée de validité qu’au Togo. Autre illustration, l’offre de 500 FCFA de Moov Africa Togo donne droit à 400 Mo valable 3 jours alors que l’offre de 535 FCFA au Ghana, donne droit à 3200 Mo valable 7 jours et en Côte d’Ivoire, l’offre de 500 FCFA donne droit à 1500 Mo (1,5 Go) valable 7 jours », résume le régulateur.
1,5 Go à moins de 500 FCFA
Selon le régulateur, même l’offre FTTH de base de 15.000F CFA reste inaccessible à la majorité des ménages togolais. Il conseille donc les opérateurs à concevoir des offres qui s’adaptent aux mieux à ces couches. Tout en leur reconnaissant leur liberté garantie par les textes dans la fixation des prix, l’Arcep demande aux opérateurs de « proposer des offres mobiles en entrée de gamme de 1,5 Go à moins de 500 FCFA avec une validité de 15 jours minimum et de nouvelles offres FTTH plus diversifiées et adaptées aux populations à faibles revenus. » Il s’agit, explique l’Arcep, de « leur responsabilité majeure à accompagner le gouvernement dans sa politique de transformation digitale en démocratisant les offres internet. »
Revenant sur le wifi zone, l’Arcep garantit qu’elle « continuera à améliorer son encadrement pour préserver son existence. » L’annonce intervenait quelques heures après une sortie de l’Association des opérateurs de wifi zone au Togo. Cette dernière réclamait l’ouverture d’un dialogue sur les textes afin de revoir les conditions d’exercice de l’activité. Mais en attendant, le régulateur les a invité au respect des textes réglementaires ; tout en réaffirmant que l’activité reste licite au Togo.