C’est à l’occasion de la célébration du 17 mai, journée internationale des télécommunications et de la société de l’information ! L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP-Togo) a réuni des journalistes en un master class à son siège à Lomé. Le régulateur a voulu expliquer aux professionnels des médias la portée et l’enjeu de la régulation sur la base d’informations fiables, viables et incontestables. Les journalistes ont eu l’opportunité de mieux cerner le rôle qu’ils devront jouer comme acteurs de formation et de sensibilisation des consommateurs.
(Cio mag) – Il y a maintenant dix-huit mois que la nouvelle équipe de l’ARCEP-Togo est en place. Dirigée par Michel Yaovi Galley, l’institution n’a pas perdu de temps pour montrer sa nouvelle dynamique. En un an et demi, elle a contraint les opérateurs à cesser des pratiques de tarifications interdites, à informer systématiquement les consommateurs lors d’indisponibilité de leurs services, à baisser certains de leurs tarifs comme le coût des appels aux services client. Sensibilisation, interpellation et même sanction, l’ARCEP a désormais des outils nécessaires pour assurer efficacement sa mission.
La nouvelle vision du régulateur est de « réguler par la donnée », a réitéré aux médias le Directeur général de l’institution. Pour M. Galley, « sans donnée, sans information, il est impossible de réguler ». L’institution s’est dotée de moyens pour ne plus subir l’information, mais d’aller la chercher là où elle existe (auprès des opérateurs), de la traiter et de la rendre disponible aux populations. Aux équipements ultra-modernes de collectes de ces données, s’est ajouté le renforcement des compétences des ressources humaines. Dès lors, les médias sont encouragés à se saisir de ces données afin de mieux sensibiliser les populations sur leur portée. L’objectif, selon l’ARCEP, est de faire « une régulation pour tous et par tous ».
L’ARCEP : un arbitre impartial
Au Togo, les services des communications électroniques restent encore parmi les plus chers de la sous-région. A travers différentes publications, résultats d’études produites par ses équipes, l’ARCEP a pu démontrer que les opérateurs télécoms sont encore loin de répondre efficacement aux engagements contenus dans leurs cahiers des charges. Et de surcroit, qu’ils pratiquent des coûts excessivement élevés comparativement à la zone UEMOA. Depuis, les lignes commencent par bouger avec de nouvelles offres et des restructurations tarifaires ; de même qu’une harmonisation progressive des indicateurs de comparaison.
Lors de son master class ce 17 mai, le régulateur a insisté sur le bien-fondé de ses sorties. « Le rôle du régulateur, c’est d’être neutre dans les faits ». Si aux yeux d’une certaines opinions, l’ARCEP peut paraitre sévère, il n’en est de rien, rassure l’institution. « Notre impartialité et objectivité est le fondement de notre mission », a martelé le DG de l’ARCEP. Et de rappeler que le régulateur « fait preuve de beaucoup de pédagogie, de patience, mais dans la fermeté. Il y a des lignes rouges à ne pas franchir ».
La force de la donnée
En dix-huit mois, aucune décision de l’ARCEP n’a pu être contestée par les opérateurs épinglés. Et pour cause, c’est sur la base d’informations réelles, des faits que se prononce le régulateur après, interpellation, audition et délibération. Les sanctions ne sont donc que l’ultime étape de la régulation, avant les procédures les plus graves pouvant aller jusqu’au retrait des licences.
Muni d’un centre de supervision et de contrôle de la qualité des services, plus rien n’échappe don au régulateur. Il a fait le pari d’informer aussi bien les consommateurs que les décideurs et, même les opérateurs afin de leur permettre, chacun en ce qui le concerne, de faire les meilleurs choix.
L’ARCEP veut aller plus loin dans la dématérialisation des données. Plusieurs services seront disponibles sur son site web, de même que des applications, annonce le régulateur. Les consommateurs auront par exemple la possibilité de comparer par eux-mêmes les prix des offres que proposent les opérateurs, de vérifier en temps réel la disponibilité et la qualité des services des opérateurs. Dans sa vision de faire de chaque consommateur un micro-régulateur mieux, un ‘’conso-acteur’’, l’institution annonce une plateforme de crowdsourcing afin de permettre aux populations de faire remonter des informations en temps réel selon ce qu’elles vivent.
Le pari de l’ARCEP-Togo est de s’assurer de la disponibilité des services de communications électroniques, de leur qualité et de leur accessibilité par des coûts abordables partout au Togo. Une justice sociale qui tire son impératif du fait le marché togolais est un des plus rentables pour les telcos. Ils pèsent 222 milliards en chiffre d’affaires annuel, selon les récentes données. Ainsi, l’ARCEP veut amener à un équilibre entre la rentabilité et l’investissement. De quoi améliorer la qualité des services, la couverture du pays et l’accessibilité.
Pour que ces actions de l’ARCEP portent les fruits escomptés, il faut donc que les consommateurs et les décideurs se saisissent des informations produites par le régulateur. Les médias sont conviés à rendre ces informations digestes pour les populations. C’est pour cela que la journée de master class de ce 17 mai avait pour thème : « le journaliste, maillon essentiel dans le dispositif de régulation par la donnée ».