L’énergie, le transport, l’irrigation, les TIC sont les points essentiels au développement durable et à l’autonomisation des communautés évoqués lors du troisième panel de la 9e édition des Assises de la transformation digitale (ATDA) organisée du 25 au 26 novembre par Cio Mag, sur la plateforme de conférence en ligne inédite de Thomson Broadcast.
Aurore BONNY
(CIO Mag) – C’est un débat riche qui a eu lieu tout au long de cette conférence. Des experts et des participants ont mêlé questions et réponses pour adresser les apports avantageux de l’innovation et les infrastructures pour le continent. Le point avec cinq questions principales.
Quelles innovations adopter pour le transport en Afrique ?
« Dans les cycles de développement technologiques comme dans le transport ferroviaire, il y a des changements technologiques avec des ordres de grandeur de 50 ans entre toute évolution majeure. Il y a ainsi une possibilité tout à fait intéressante de faire intervenir des technologies de numérisation dans un cycle de temps compatible avec la croissance à venir africaine », a déclaré Christian Grégoire, l’ex vice-président de Thalès Transport dans une réponse exhaustive appuyée de quelques schémas.
Grégoire considère le fait que l’Afrique soit doté de plusieurs centaines de millions d’utilisateurs internet et de mobile comme situation intéressante du point de vue transport.
Selon lui, cinq aspects doivent également être pris en compte. Notamment, les données massives, les communications avec les révolutions des différentes générations (résultant du GSM, 3GPP, la 5G ), l’internet des objets à la base de la digitalisation des systèmes de transport et la notion d’intégrité dans la gestion des données, tout en misant sur la cyber sécurité.
Infrastructures numériques et énergie : quel avenir conciliable ?
Pour Loïse Tamalgo, vice-président en charge des relations publiques pour l’Afrique subsaharienne auprès de Huawei, il faut au niveau des équipements, une gestion renforcée des énergies permettant d’optimiser l’utilisation d’énergie. Comme outils pour y parvenir, il a cité les nouvelles méthodes de refroidissement à eau, l’introduction de l’intelligence artificielle et les métadonnées.
« On parle déjà de 6G, cela se fera en augmentant l’utilisation des énergies renouvelables », a-t-il ajouté.
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Il n’a pas manqué de dresser la vision de Huawei en matière d’infrastructure verte et durable. Elle se résume à la réduction de l’émission de carbone de 5% à chaque 150 000 $ de revenu pour une réduction de 16% d’émission. Mais aussi à l’usage de la 5G avec des améliorations « notables en matière d’énergie au kilooctet». Elle est selon lui « beaucoup plus efficiente que les générations précédentes et tributaire de l’approche multi touche employée lors des déploiements. Il est aussi question d’amplification de puissances utilisées sans augmentation de quantité d’énergie, mais avec augmentation de puissance d’émission.
« Nous avons déjà fait des efforts avec l’efficacité en énergie d’utilisation de nos produits. D’ici 2027 nous voulons augmenter de 6 à 7 fois leur efficience. Cela aidera à réduire la consommation. Nous travaillons à diminuer l’impact sur l’environnement des technologies de communication et les activités associées », a déclaré Tamalgo.
Comment utiliser les investissements pour l’emploi des jeunes technophiles ?
D’après Martial Bonvallet, le directeur des Opérations à Itech Solutions, la formation est un must.
« L’idéal serait d’avoir des formations et ressources sur place qui pourraient générer des services. Pour assurer l’emploi, de nouveaux métiers apparaitront, ce sera une véritable mutation, et pour cela il faut des compétences », a-t-il déclaré.
Notant la transversalité du numérique dans tous les secteurs d’activités, il a soutenu qu’il faut se spécialiser dans les nouveaux métiers.
« La formation est très importante pour les compétences; la jeunesse africaine doit s’impliquer beaucoup plus dans la révolution industrielle. Des établissements créés à cet effet ne doivent pas être en retard au risque de perdre des cerveaux qui s’en iront chercher plus de connaissances ou d’expériences vers d’autres continents », a-t-il précisé et prévenu.
Quels investissements pour la convergence entre le numérique et les médias ?
« Des problématiques fortes s’imposent sur l’utilisation des infrastructures, il est important de pouvoir s’appuyer sur des réseaux existants pour rendre le signal TNT disponible dans une logique d’équité », a indiqué Amadou Diop, directeur général de la télédiffusion sénégalaise.
D’après lui, les infrastructures interviennent dans l’adaptation de l’offre à la demande des usagers. Il a recommandé de se pencher sur les problématiques à valeur ajoutée garantissant la pérennité des structures.
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« Il importe aussi de voir les synergies existantes entre les divers métiers dans ces domaines. En plus de la TNT on peut aussi ramener la télé en Triple play dans les ménages par exemple. C’est-à-dire qu’à travers le canal internet, le tuyau utilisé (soit la fibre en FTTH ou FTTP) sera le garant de la qualité de service », a-t-il suggéré. L’eau et l’électricité entrent également en ligne de compte pour « rapatrier du trafic ».
Il pense aussi que les télédiffuseurs doivent mutualiser les infrastructures et en partager les utilisations possibles.
Quels facteurs d’attractivité pour les investissements ?
Intervenant sur cette question, Amadou Diop a listé le niveau de connectivité dans un pays, la bonne disponibilité ou le bon taux de couverture en énergie, les compétences disponibles et les capacités de stockage, ou encore les data center disponibles. Sans oublier un cadre réglementaire permettant l’intégration de certains types de partenaires et les garanties possibles de stabilité.