« Capital humain et l’acculturation au numérique, quels challenges pour l’Afrique ? Retour d’expériences et clés utiles d’une acculturation numérique réussie », tel a été le thème du 4e panel des Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA), coorganisées par Cio Mag et la Commission nationale de contrôle de protection des données à Caractère Personnel (CNDP) en partenariat avec l’Université Mohammed VI polytechnique (UMP6) et l’Agence de développement du digital (ADD).
(Cio Mag) – Le 4e panel de la première journée des ATDA a donné l’occasion d’écouter les retours d’expériences sur l’acculturation au numérique et les challenges pour l’Afrique autour de cette question qui a été propulsée par la crise du Covid-19. Il était notamment constitué de Gertrude Koné Kouassi, présidente de la Commission de l’économie numérique et de l’entreprise digitale de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire – Patronat ivoirien (CGECI); Antoine Ngom, président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication du Sénégal (OPTIC); Patrick M’bengue, président du Conseil d’administration du Groupement des opérateurs du secteur des technologies de l’information et de la communication de Côte d’Ivoire (GOTIC CI); Salah Baina, consultant chercheur à Ensias-Maroc; et Nicolas Sadirac, Co-fondateur et Chief Pedagogy Officer de 01Talent, sous la modération de Fetah Ouzzani, Senior Advisor EY, délégué ESCP.
Le tour de table a commencé par un partage d’expérience du Guest Nicolas Sadirac qui est revenu sur son parcours académique et ses convictions dans la création des académies en vue de pallier le manque « des talents qui s’observaient dans les entreprises ».
Faible acculturation au numérique dans les entreprises
Depuis le début de la pandémie, les questions relatives à la transformation digitale sont au cœur des entreprises. Cependant, Gertrude Koné fait remarquer que « la transformation digitale n’est pas jusque-là une réalité dans les entreprises en Afrique ». Elle justifie son point de vue par les exigences de la transformation qui suppose « de repenser le mode de travail et la révision du processus digital de l’entreprise ».
A la question de savoir le sens que les dirigeants d’entreprises devraient accorder à l’acculturation au numérique, la présidente de la Commission numérique du Patronat ivoirien note que « les dirigeants des entreprises doivent percevoir l’acculturation au numérique pas comme une dépense mais un investissement clé pour passer du mode de gestion des compétences au mode de gestion des talents pour anticiper les opportunités grâce à la gestion du big data ».
Pour Salah Baina, consultant chercheur à Ensias-Maroc « l’acculturation au numérique n’implique pas la formation des ingénieurs en informatique. Elle concerne tout monde ». Il s’agit donc d’un changement de mind set pour faire comprendre « aux citoyens sans équipements qu’ils peuvent continuer leurs vies avec l’internet ».
De son coté, Antoine Ngom pense que l’acculturation au numérique implique de « donner des aptitudes à des acteurs opérant dans cette société digitale ». Ainsi, il distingue trois niveaux d’acculturation : « Les compétences de base, les compétences intermédiaires et les compétences avancées ». Il appelle à cette occasion, « les Etats à investir massivement dans l’acculturation de son personnel pour réussir ce changement ».
Se référant au point de vue de Gertrude Koné sur la faible acculturation des entreprises en Afrique, Patrick M’bengue affirmé que dans l’exécution des projets, « l’acculturation au numérique dans les entreprises fait face à la résistance des clients » qui n’ont pas des connaissances dans le digital.
Le capital humain face à l’acculturation au numérique
Nicolas Sadirac partage l’expérience de 01Talent qui forme à l’excellence des developpeurs de 16 à 70 ans. Pour lui, l’approche de l’acculturation au numérique n’a pas de limite d’âges. Patrick M’bengue note que le capital humain est au cœur de la maitrise et de la consommation digitale en Côte d’Ivoire.
« La Côte d’Ivoire a mis en place des réflexions en infrastructures en termes de plan national de développement sur les 5 à 10 prochaines années pour identifier les besoins en compétences ». Il fait remarquer que « le secteur privé travaille en collaboration avec le secteur public à travers une stratégie pour massifier les compétences de base auprès des jeunes ».
« Nous accordons les priorités en matière de formation. Nous avons mis en place des centres de formation pour le métier du numérique (…) Nous militons pour la réforme du cadre juridique, règlementaire institutionnel », ajoute Gertrude Koné Kouassi.
Comment les Etats peuvent encourager la composante diaspora pour investir dans la transformation numérique dans leurs pays d’origine ? Antoine Ngom insiste sur « la formation pour que le personnel soit compétitif dans le domaine du numérique et l’amélioration des conditions des employés ». Ceci, en vue d’éviter la fuite de cerveaux.
Pour rappel, ce 4e panel a duré environ une heure. Il a clôturé la première journée des ATDA 2021.
La vidéo YouTube pour accéder au replay de ce panel.