(CIO Mag) – La nouvelle est tombée comme un couperet le 14 septembre dernier à la lecture d’un communiqué de l’entreprise. Vodafone, le dernier né des opérateurs de téléphonie mobile, est interdite de fonctionner pour défaut de licence par une notification de l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Et sans plus attendre Vodafone cameroon a choisi de déconnecter ses abonnés.
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La société NorthWare Sarl exploitant la marque Vodafone est accusée par le ministère des Postes et Télécommunications d’exercer illégalement. La ministre minette Li Likeng a donc souhaité il y a quelques jours le retrait du titre d’exploitation délivré à cette entreprise le 3 mai 2010. Après l’acquisition d’un titre transitoire octroyé par le régulateur, cette entreprise camerounaise a été absorbée par Afrimax Group qui, par la suite, a créé Vodafone cameroon. La suspension des activités de Vodafone court jusqu’à nouvel ordre, certainement en espérant que cette structure pilotée par Antoine Pambore se mette en règle vis-à-vis des autorités publiques.
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Combien de temps encore va durer la suspension de Vodafone ? Antoine Pamboro et son équipe ont-ils introduit une requête auprès des autorités afin d’obtenir une clémence ou la révision de la décision de l’ART ? Quel sera le sort des 116 employés de l’entreprise qui génère, en outre, 1055 emplois indirects ? Tant de questions brûlantes sur les lèvres des Camerounais qui en attendent des réponses. Quoique, la hiérarchie de Vodafone rassure ses clients en ces termes : « Nous allons tout mettre en œuvre pour restaurer le service dans les meilleurs délais possibles. »
Selon la ministre, la licence de NorthWare n’a plus de valeur car en rachetant 100% des parts de cette entreprise, Afrimax a de fait annulé sa licence. L’article 30 du décret du Premier ministre publié le 6 avril 2017 fixant les modalités d’établissement et d’exploitation des réseaux et de fourniture des services de communication électronique stipule qu’une licence est « personnelle, incessible et ne confère aucun droit d’exclusivité ». Vodafone est donc considérée aux yeux des autorités camerounaises comme une structure en marge de la loi.
En choisissant de racheter toutes les parts de Northxare (véritable détenteur de la licence et du titre d’exploitation) dans le consortium qu’ils avaient créé, Afrimax est définitivement sorti de la réglementation et a servi de prétexte au ministère des Postes et Télécommunications pour le frapper. Par ailleurs, le titre transitoire dont bénéficiait Vodafone jusqu’ici auprès de l’Agence de régulation, au même titre qu’une soixantaine d’opérateurs, aurait expiré depuis le 15 septembre dernier. Cette date marque le délai fixé par les autorités camerounaises aux opérateurs exerçant sous le régime de licence pour renouveler leurs licences.
Par ailleurs, des sources indiquent que depuis le lancement des activités de Vodafone en 2016, des concertations se sont multipliées à l’effet d’amener Vadafone cameroon à acquérir une licence d’exploitation en bonne et due forme. Ces discussions sont malheureusement restées infructueuses. Et malgré les multiples rappels à l’ordre, Vodafone cameroon a plutôt continué à étendre son réseau. Avant sa suspension, Vodafone cameroon opérait uniquement dans les villes de Douala et Yaoundé. Aujourd’hui, il vise les autres régions du pays.
Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun