(CIO Mag) – Déjà éprouvés par la cherté de la vie, les Ivoiriens vont devoir payer encore plus cher les transferts d’argent par mobile. Une augmentation des tarifs des transactions Mobile money de 7% est en vigueur depuis le 1er février 2019, annonce l’Union nationale des entreprises de télécommunications (Unetel).
Dans un communiqué, l’organisation chargée de défendre les intérêts des opérateurs télécoms/TIC précise que cette augmentation a été prise en application de nouvelles taxes aux entreprises de transfert d’argent par téléphone mobile, contenues dans l’annexe fiscale à la loi n°2018-984 du 28 décembre 2018 portant budget de l’Etat pour l’année 2019.
« Ces nouvelles taxes, d’un montant cumulé de 7,2% sur le montant des commissions payées, sont exigibles depuis le 1er janvier 2019, aux entreprises émettrices de monnaie électronique [activité communément désignée sous le vocable Mobile money] », indique l’Unetel.
Introduite dans la loi de finance 2018, cette augmentation, on s’en souvient, avait irrité les usagers de la téléphonie mobile et le Patronat, ce qui avait conduit à son retrait. La Côte d’Ivoire avait même été citée en exemple. Mais voilà, elle revient dans la loi de finance 2019 avec plus de poids, et ce sont les abonnés qui en payeront le prix fort, les entreprises de transfert d’argent par mobile money ayant choisi d’appliquer une « hausse proportionnelle » aux coûts des transactions.
Quid de l’inclusion financière ?
En Côte d’Ivoire, les transferts d’argent sont utilisés de manière courante par les ménages. Fin 2017, plus de 18 milliards de francs CFA circulaient chaque jour sur ces services. La croissance s’est accentuée au 3e trimestre 2018 avec un taux d’évolution de +9,96% du nombre d’abonnés et un taux de pénétration de 49,45% du parc d’abonnés global de la téléphonie mobile. A la même période, les revenus générés sur le Mobile money s’élevaient à plus de 20 milliards de francs CFA pour les entreprises de téléphonie mobile, répartis comme suit : Orange, 12,69 milliards de F CFA ; MTN : 5,88 milliards de F CFA ; Moov : 1,61 milliard de F CFA.
Pour autant, le Mobile money est bien plus qu’un service. Il annonce une nouvelle ère en Côte d’Ivoire, où l’argent mobile est devenu un vecteur d’inclusion financière des populations. C’est le cas de le dire puisque plus d’Ivoiriens sont aujourd’hui titulaires d’un compte bancaire mobile que d’un compte bancaire classique.
Dans ce contexte, une augmentation des tarifs de 7% des transactions Mobile money peut faire rater une opportunité de voir l’économie nationale, dans sa totalité, croître plus vite.
Anselme AKEKO, Abidjan