Les députés togolais ont voté, mardi 29 juin 2021, le projet de loi autorisant la ratification de la convention de l’Union Africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles adoptée à Malabo en 2014.
(Cio mag) – La convention de Malabo, adoptée en juin 2014 en Guinée Equatoriale, est une approche globale sur la cybersécurité et la cybercriminalité en Afrique. Elle demeure un outil de lutte contre toutes formes d’actes répréhensible en ligne et par les technologies de l’information et de la communication.
Voulant consolider son arsenal juridique pour protéger son cyberespace et bénéficier d’une meilleure coopération internationale, le Togo va ratifier cette convention. Pour le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général de Brigade Yark Damehame, lors du vote du parlement, « nul n’ignore que le développement continue des technologies de l’information et de la communication avec des services et des applications plus sophistiquées, s’il facilite les échanges, ouvre aussi la voie aux infractions contre les systèmes informatiques ou à travers leur utilisation ». C’est pourquoi, poursuit le ministre Yark, « la loi votée par les parlementaires favorisera, à terme, une coopération internationale efficace à la fois en matière de prévention et de répression des actes criminels commis via les moyens de communication électronique tout en garantissant la protection des libertés et droits fondamentaux des personnes physiques à l’égard des traitements des données à caractère personnel ».
L’Assemblée nationale, en autorisant le pays de ratifier la convention de Malabo, veut donner plus de moyens aux autorités togolaises. Selon la Présidente de l’institution Yawa Tsègan, adhérer à la convention de Malabo contribuera à « faire du numérique un levier important au centre du développement durable de notre pays tout en garantissant la sécurité et la protection des données à caractère personnel pour tous les citoyens », comme le souhaite le gouvernement togolais. En Conseil des ministres en octobre 2019, le gouvernement avait adopté le projet de loi portant sur la ratification de cette convention de l’Union Africaine sur la cybersécurité.
Renforcement de l’arsenal juridique
Il y a quatre ans, en 2017, le pays s’est doté d’une loi sur la société de l’information et des transactions électroniques. Décembre 2018, la loi portant cybersécurité et lutte contre la cybercriminalité a été votée. Ce texte avait été suivi de la loi sur la protection des données à caractère personnel en octobre 2019.
Le Togo, dans sa vision de s’ériger en un hub technologique et de services a donc entamé depuis bientôt cinq ans, la sécurisation de son espère numérique.
« Le gouvernement, pour la protection du cyberespace togolais par la mise en place de l’Agence nationale de la cybersécurité (ANCy) et la création de la société Cyber Défense Africa (CDA) », rappelle également le ministère de l’Economie numérique et de la transformation digitale. Même démarche qui a conduit le pays à mettre en place son Security Operations Centre – SOC (Centre des opérations de sécurité) et un Computer Emergency Response Team – CERT (Équipe d’intervention d’urgence aux incidents informatiques)
Cina Lawson, la cheffe du département de l’Economie numérique et de la transformation digitale a rappelé dans un communiqué : « La mise en place de ces structures est particulièrement importante pour assurer la cybersécurité pour les programmes de transformation digitale du pays qui, entre autres, prévoient la numérisation complète de 75 % des services publics et sociaux, et la couverture de 100 % de la population éligible par un nouveau système national d’identification biométrique d’ici 2025. »
La dernière action d’envergure dans cette lancée reste la mise en service du datacenter national inauguré dépuis juin 2021.
Souleyman Tobias, Lomé