David Nkoto Emane, Dg de CAMTEL : « Nous souhaitons que Vodafone revienne »

(CIO Mag) – « Nous pensons que ce problème va trouver une solution. Nous le souhaitons, et même le Gouvernement souhaite qu’une solution soit trouvée ; c’est un problème de réglementation. Nous souhaitons que Vodafone revienne ; Vodafone est un partenaire de CAMTEL ; le Gouvernement a tout simplement demandé à Vodafone de se mettre en règle et Vodafone travaille aujourd’hui dans ce sens », a déclaré à CIO Mag, David Nkoto Emane, directeur général de CAMTEL, au cours de la seconde séquence des Assises de la Transformation digitale organisée le 28 novembre 2017 à Abidjan (ATDA Abidjan 2017).

Fibre optique

Au sortir du panel sur « La politique d’aménagement du territoire : quel modèle pour l’Afrique ? », le Dg de CAMTEL a souligné la nécessite d’aborder « en profondeur » les questions liées au développement des infrastructures réseaux à base de fibre optique, « notamment le problème de financement, le problème de transfert de technologies, le problème de compétences ». « Ce sont des problèmes qui se posent avec une telle acuité que si nous n’en parlons pas, nous risquons d’avoir des surprises désagréables », a prévenu David Nkoto Emane.

Mardi 28 novembre, Institut Français de Côte d’Ivoire, ATDA Abidjan 2017. De g. à d., Euloge Soro-Kipeya, directeur général de l’ANSUT-Côte d’Ivoire, David Nkoto Emane, directeur général de CAMTEL, et Mohamadou Diallo, directeur général de CIO Mag, et président du Comité d’organisation des ATDA.

« Je comprends aujourd’hui que pour la plupart des gens, l’économie numérique est un simple slogan, alors que cette économie est vitale pour les Africains. Nous devons aller au fond des choses pour pouvoir relever nos pays, pour que ces pays aient, ne serait-ce qu’au niveau du numérique, le même niveau de développement que dans les pays occidentaux », a continué le patron de CAMTEL.

Câble Brésil-Cameroun

Parlant du projet de câble sous-marin à fibre optique qui va bientôt relier le Cameroun au Brésil, M. Nkoto a révélé que les études relatives à la construction de cette infrastructure sur un linéaire de 6000 km sont achevées, de même que la fabrication du câble qui a été réalisée en Norvège. « Au mois de février 2018, nous allons démarrer la pose du câble ; il y aura deux bateaux câbliers : un qui partira de Fortalesa (au Brésil, Ndlr) et l’autre qui partira du Cameroun ; les deux vont se joindre pour finaliser la pose. Ce câble sera opérationnel au plus tard au mois de juillet 2018 », a-t-il annoncé.

Internet, un outil incontournable

Les Africains en général et les Camerounais en particulier s’approprient de plus en plus Internet. A la question de savoir comment l’opérateur historique du Cameroun réagit à cette opportunité pour améliorer les conditions de vie des populations, David Nkoto Emane répond : « La semaine dernière, avant de venir ici (à Abidjan, Ndlr), j’ai été le parrain de la rentrée d’une université à Douala, au Cameroun ; nous nous sommes rendus compte que vous ne pouvez plus enseigner si vous n’avez pas les outils permettant de faire de la recherche sur Internet. Si vous ne le faites-pas, les jeunes à qui vous croyez dispenser des enseignements vont vous reprendre parce que, eux, ils sont sur Internet. »

Il a poursuivi en ces termes : « Internet est un outil académique incontournable. Aujourd’hui, toutes les universités ont des plateformes où enregistrer des cours ; au niveau des hôpitaux, vous pouvez réaliser des opérations à distance, en restant à des milliers de kilomètres, c’est une réalité ; parlons de la ville d’Abidjan, avec les outils qu’il y a aujourd’hui vous avez la possibilité de savoir que sur tel tronçon, il y a du trafic, que vous pouvez avoir des voies de contournement ; sur YouTube, vous trouverez des documentaires sur la Côte d’Ivoire, sur l’Afrique, etc. », a-t-il dit.

Investir dans l’économie numérique

Et le Dg de CAMTEL d’ajouter qu’Internet permet aujourd’hui aux pays africains de rattraper leur retard sur les pays occidentaux. « Chose curieuse, c’est Internet qui booste, aujourd’hui, l’économie des pays africains. Vous savez que certains pays avaient du pétrole, mais depuis que le cours du pétrole a chuté, ces pays ont vraiment perdu de leur vitalité. Quel est le substitut ? Vous constaterez que c’est seulement l’économie numérique qui est à même de relever l’économie nationale tout court », a  insisté David Nkoto Emane. Avant de conclure, en ces termes : « Nous avons le devoir de dire aux dirigeants d’investir sur cette économie numérique pour le bien des populations. »

Anselme AKEKO
anselme.akeko@cio-mag.com

Anselme AKEKO

Responsable éditorial Cio Mag Online
Correspondant en Côte d'Ivoire
Journaliste économie numérique
2e Prix du Meilleur Journaliste Fintech
Afrique francophone 2022
AMA Academy Awards.
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