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L’intelligence artificielle prend de plus en plus d’ampleur en Afrique. En plus des programmes privés, les États commencent à mettre en place des stratégies de développement un peu partout en Afrique.
Si les initiatives pour l’adoption de l’intelligence artificielle sont de plus en plus nombreuses, elles sont pour la plupart portées par le secteur privé. Entre créativité, écoles de formation, l’IA est de plus en adoptée. Une montée en puissance qui devrait être dopée par les initiatives publiques. Aujourd’hui, plusieurs pays ont mis en place des stratégies nationales de développement de l’intelligence artificielle.
Le Sénégal a lancé en septembre 2023, une stratégie nationale de l’intelligence artificielle. D’après Mandiaye Ndao, d’Expertise France, cheville ouvrière du projet, la stratégie vise à créer un terreau intellectuel propice à l’innovation et à amorcer une nouvelle dynamique entrepreneuriale ainsi qu’une solidarité régionale, en collaboration étroite avec l’écosystème lA et dans la continuité du processus d’intelligence collective qui a permis son élaboration. « Elle sera agile et itérative, à l’image de l’innovation numérique. Au Sénégal, l’IA sera tournée vers le bien commun, utile à tous, responsable, éthique et digne de confiance. Elle sera un catalyseur de l’émergence du Sénégal », a-t-il indiqué.
Un rapport d’Oxford Insights a suivi l’évolution de 180 pays, classés en termes de degré de préparation pour accélérer l’adoption de l’IA dans leurs Nations depuis 2017. Le document indique que Maurice est le premier pays à représenter le continent africain dans le classement, au 57e rang, suivi de l’Égypte à la 65e place, puis de l’Afrique du Sud à la 68e place et de la Tunisie en 70e position. L’Égypte, classée 111e en 2019, a réalisé de grands progrès en moins de trois ans.
Mouvement d’ensemble
Stratégiste en Intelligence artificielle appliquée pour des grands groupes internationaux, Lobna Karoui est auteur de l’étude. Selon elle, il y a un mouvement d’Intelligence Artificielle généralisé en Afrique. « Je constate qu’il n’est pas tâche facile d’unifier 54 pays africains à travers une seule stratégie IA. Ils ont des spécificités variées et des défis différents. Certains ont su instaurer des piliers avec des forces de leaderships visionnaires », a-t-elle analysé.
Elle souligne que plusieurs pays ont commencé à travailler sur l’IA, sans avoir tous défini des stratégies d’IA. Mais pour elle, ce n’est pas le plus important. L’Afrique a plutôt besoin de généraliser l’adoption de l’IA en développant le capital humain avec une main-d’œuvre technologiquement qualifiée et des talents en IA, en investissant sur l’infrastructure nécessaire au développement local de l’IA. Cependant, elle estime que l’Afrique ne devra pas baisser sa garde contre toute possibilité de néocolonialisme à travers les solutions et les produits intelligents développés par l’Occident.
Le Maroc s’allie avec l’Unesco
Une des locomotives de la transformation digitale en Afrique, le Maroc, a entrepris des mesures pour exploiter pleinement son potentiel. C’est ce qui l’a poussé à s’aligner sur la recommandation de l’UNESCO. Il bénéficie à ce titre d’un accompagnement structurel via le Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration dans le cadre du projet « Exploiter le pouvoir de l’IA pour promouvoir l’égalité des chances dans le monde numérique », pour mettre en œuvre la recommandation et développer une vision nationale de l’IA dans des cadres stratégiques. D’après le Ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, le Dr. Ghita Mezzour, toutes les parties prenantes sont impliquées pour voir comment faire pour en tirer profit. Les autorités estiment qu’il est important d’ériger l’IA en priorité nationale dans le chantier de la transformation digitale du pays, eu égard de son importance capitale, aux plans stratégique et économique et aux réponses qu’elle apporterait aux besoins différenciés des citoyens.
Autre pays en avance sur le domaine, le Bénin, qui, après des investissements colossaux dans le numérique, a mis en place une stratégie de développement de l’intelligence artificielle et des mégadonnées, d’un montant prévisionnel de quatre milliards six cent quatre-vingts millions Fcfa, sur une période de cinq ans. « La mise en œuvre de cette stratégie offre l’opportunité d’exploiter l’IA dans les domaines cibles de développement afin de positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA en Afrique de l’Ouest », indiquent les autorités.
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