Manager au cursus bien fourni, Mohamed Horani, président fondateur de HPS, estime comme d’ailleurs beaucoup de professionnels du NTIC que le paiement mobile finira par s’imposer aux plus réticents. Dans cet entretien donné en marge de la 3ème édition du Mpay Forum, il a tenu à préciser que l’ère du cash est désormais révolue.
Propos recueillis par CIO Mag
CIO Mag : Le futur du paiement, sera-t-il mobile ? Quelle réponse donnez-vous à cette question de la thématique du 3ème Forum Mpay ?
Mohamed Horani : Je pense que c’est une fausse question ! Car la carte reste quand même un moyen de paiement mobile qui permet de payer via un terminal de paiement ou un GAB. Mais par rapport aux cartes bancaires, nos smartphones, grâce à des applications beaucoup plus intelligentes et plus faciles à utiliser, nous offrent certes des avantages beaucoup plus intéressants. Il ne faut surtout pas oublier l’importance de l’inclusion financière qu’offre le ‘‘mobile payment’’ qui permet justement à tous les Marocains d’envoyer ou de recevoir de l’argent de manière digitale. Aujourd’hui au Maroc, rien que pour le transfert d’argent, ce sont des dizaines de milliards de dirhams. Si demain on arrive à transférer de l’argent sans se déplacer, se sera encore plus commode. Aujourd’hui aussi, le commerce électronique se développe, mais il faut aussi être bancarisée pour pouvoir payer en ligne.
Pensez-vous que le Maroc est aujourd’hui assez outillé pour développer le paiement mobile ?
Sans hésitation aucune, je dirai oui. En effet, grâce à la Banque Centrale, le Maroc a développé un système de paiement mobile parmi les plus avancés dans le monde. Trois éléments caractérisent ce système, à savoir l’instantanéité du paiement mobile dans un premier lieu. C’est un élément d’une importance fondamentale puisque c’est cette opération qui distingue le cash du digital. C’est ce qu’on appelle le paiement instantané. La deuxième caractéristique se rapporte à l’interopérabilité obligatoire des moyens de paiement mobile. Cela veut dire que personne ne peut avoir un système de paiement mobile propre à lui, dans son réseau et propres à ses clients. C’est extrêmement important. La troisième caractéristique concerne la wallet dite aussi porte-monnaie électronique qu’on a sur notre mobile, soit un identifiant synonyme à un numéro de compte. Et cet édifiant n’est autre que notre numéro de téléphone qu’on connaît parfaitement. Cela étant, on peut transférer de l’argent à partir du répertoire de son téléphone.
Vous êtes aussi en Afrique. Pouvez-vous nous dire comment HPS vit la transformation numérique sur le continent africain ?
C’est un constat implacable : l’Afrique est aujourd’hui très ouverte sur le digital. Incontestablement, le continent africain reste ouvert sur la transformation numérique pourvu qu’il ait une véritable volonté politique et pourvu qu’il ait des acteurs engagés et mobilisés à trouver les solutions adéquates. Par rapport au paiement mobile, l’expérience du Kenya reste un vrai cas d’école, non seulement en Afrique, mais dans le monde. Le tiers des paiements se font en mobile et cela concerne presque la majorité de la population. Dans ce pays, le paiement digital est un vrai succès. C’est dire que c’est possible, mais il faut aussi mettre en place des stratégies précises avec d’importants moyens derrière pour atteindre les objectifs escomptés et tirer profit des avantages qu’offre le ‘‘sans cash’’. HPS reste toutefois une succes stoty africaine d’origine marocaine, mais je pense que pour accélérer la transformation digitale en Afrique, il faut une vision à long terme où le digital est au service du développement humain.