(CIO Mag) – Le 10 février dernier, à la veille de la Fête nationale de la Jeunesse célébrée chaque 11 février, le président de la République du Cameroun Paul Biya a interpellé ses jeunes compatriotes sur l’usage des réseaux sociaux. « Chaque fois qu’en un clic, vous empruntez ces autoroutes de la communication qui vous donnent une visibilité planétaire, il vous faut vous souvenir que vous n’êtes pas pour autant dispensés des obligations civiques et morales, telles que le respect de l’autre et des institutions de votre pays », a lancé Paul Biya.
Poursuivant, il a ajouté : « Soyez des internautes patriotes qui œuvrent au développement et au rayonnement du Cameroun, non des followers passifs ou des relais naïfs, pourfendeurs de la République. »
Pour un observateur averti du cyberespace camerounais, le Président Biya “a voulu rappeler à cette tranche de la population l’esprit citoyen et le respect de l’autre. Des vertus qui doivent les habiter dans toutes communications sur Internet. Qui pour les plus naïfs, donne à penser à une liberté de parole sans limite (…) Les réseaux sociaux, les canaux les plus usités du cyberespace ne doivent pas être alimentés en informations de nature à porter gravement atteinte aux intérêts de leur propre Nation ».
Rappelons que la déclaration du Président Biya se situe dans la lignée des mises en garde des membres de son gouvernement ces derniers mois. C’est le cas du ministre d’État en charge de la Justice, Garde des sceaux. Dans une lettre circulaire adressée aux procureurs généraux prés les cours d’appel des différentes régions du Cameroun, Laurent Esso instruisait sur la « lutte contre l’impunité des actes criminels commis au travers des réseaux sociaux ». Il promettait d’ailleurs d’engager des poursuites judiciaires contre ces propagateurs de fausses-nouvelles.
Avant lui, c’était le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, qui s’était engagée à faire la police sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas que dans le gouvernement que l’utilisation des réseaux sociaux inquiète.
Le président de l’Assemblée nationale, on s’en souvient, n’a pas fait l’économie des mots pour dénoncer « un phénomène social désormais aussi dangereux qu’un missile lancé dans la nature ». Et le président de cette chambre de lancer la riposte : « Il est temps d’organiser la traque, de débusquer et de mettre hors d’état de nuire ces félons du cyberespace. »
Aujourd’hui, mieux que quiconque, les internautes camerounais savent qu’un dérapage sur les réseaux sociaux expose à des poursuites judiciaires assorties d’une condamnation.
Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun