(CIO Mag) – Presque tous les acteurs étaient là pour poser des questions ou apporter des réponses à certaines préoccupations liées à l’utilisation des réseaux sociaux, notamment la plateforme Facebook représentée par Ebele Okobi, directrice des Politiques publiques de Facebook pour l’Afrique. Elle est en charge de l’agenda politique de Facebook en l’Afrique subsaharienne et sert de point de contact entre Facebook et les gouvernements africains, la société civile, les décideurs et les influenceurs qui évoluent dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cette rencontre à laquelle, des agences publiques, institutions, comme la présidence de la République, le ministère des Postes et des Télécommunications, ou encore le Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT), les associations de consommateurs, les utilisateurs du Net, les medias ont pris part, a été une occasion pour comprendre une partie des politiques de Facebook. « Facebook n’est pas un administrateur de contenu mais un hébergeur de contenu. Il revient aux utilisateurs de se conformer à sa charte, à sa politique de confidentialité », a laissé entendre Mme Okobi.
Le président de l’association des consommateurs du Sénégal, Momar Ndao, a voulu savoir la responsabilité de Facebook dans les publications de contenus abusifs, haineux, déplacés, entre autres. « Facebook ne peut pas accepter des contenus dont l’objectif est de promouvoir la haine, le terrorisme, le racisme. Mais il revient aux utilisateurs de mieux comprendre ce qui est permis ou interdit. La plateforme peut supprimer des publications de ce genre », rapporte Mame Okobi. Seulement elle n’a pas satisfait certains participants à la rencontre tenue ce mardi qui ont cherché à savoir ce que deviennent les données personnelles recueillies par la plateforme. Autre difficulté à convaincre les utilisateurs, c’est le refus par la directrice des politiques publiques de Facebook pour l’Afrique d’être filmée lors de cette cérémonie pourtant publique. Certains trouvent paradoxal que Facebook qui prend toutes les données personnelles des utilisateurs (vidéos et images) refuse à travers Mme Okobi l’enregistrement en vidéo.
L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) qui a invité Facebook à une session de sensibilisation sur l’utilisation des réseaux sociaux, estime que ces échanges sont d’une importance capitale. Abdou Karim Sall, Directeur général de de l’ARTP est d’avis qu’il « apparait nécessaire de réfléchir sur les voies et moyens pour assurer une moralité des contenus dans le respect de la vie privée en général et de la protection des données personnelles en particulier ».
Selon lui, « cette catégorie d’infractions notées ces derniers jours est difficile à cerner et à réprimer car beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. Il nous appartient de trouver les moyens de les juguler sans pour autant enfreindre les libertés publiques. Or cet équilibre est difficile à réaliser. Nous avons invité Facebook pour nous parler des procédures au cas où on a envie d’écarter des contenus non désirés, des procédures et des règles de Facebook pour que les populations puissent comprendre que cet outil mis à leur disposition n’a pas que des effets pervers. Facebook offre beaucoup d’opportunités que les citoyens ne savent pas. Il faut que les citoyens sachent que Facebook n’est pas une plateforme où on insulte à longueur de journée des autorités ». C’est la raison pour laquelle, il a demandé à la représentante de Facebook de tout faire pour prendre en compte les réalités socioculturelles de chaque pays.
L’ARTP déclare qu’elle est pour la promotion des réseaux sociaux, mais à la seule condition que leur utilisation rime avec le respect de la vie privée des individus et des droits humains de façon générale.
Joe Marone, Dakar