La Zambie a annoncé le lancement d’une plateforme atypique de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (AMR), lors d’une cérémonie officielle tenue récemment à Lusaka, en présence d’un parterre de nombreux partenaires internationaux.
(CIO Mag) – Connue comme l’un des 12 défis sanitaires mondiaux de l’OMS en 2020, la Résistance aux Antimicrobiens(RAM) se développe lorsque les micro-organismes sont boostés pour empêcher les traitements antimicrobiens d’opérer. Ce qui entraîne l’inefficacité de certains traitements essentiels.
Désormais avec le programme dénommé « One Health », il sera possible de concevoir et mettre en œuvre des programmes , des politiques , des législations et des recherches dans lesquels de multiples secteurs communiquent et travaillent ensemble pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé publique, explique le communiqué officiel publié le 3 février dernier à l’issue de la cérémonie d’annonce officielle de cette solution.
Permettant la création d’outils de surveillance connectés qui donnent la possibilité de suivre et de cartographier l’émergence de résistances, le dispositif permettra d’améliorer la collecte et l’analyse des données ainsi que la qualité des données dans les laboratoires et les différents secteurs de l’économie zambienne.
“L’utilisation efficace des données aux niveaux local, régional et mondial est essentielle pour lutter contre la RAM », a déclaré Catharina Boehme, PDG de La Foundation for Innovative New Diagnostics, une organisation mondiale à but non lucratif qui encourage l’innovation dans le développement et la fourniture de diagnostics pour combattre les principales maladies qui touchent les populations les plus pauvres du monde.
La nouvelle plateforme veut également garantir une mise en œuvre sans fardeau pour les travailleurs de la santé, l’absence de nouveaux silos de données et la durabilité à long terme.
Projet « gratifiant », « extraordinaire » et « révolutionnaire »
Selon le Dr Victor Mukonka, directeur de l’Institut national de santé publique de Zambie, la Zambie a depuis longtemps eu crucialement besoin de disposer de données sanitaires opportunes, pertinentes et fiables pour soutenir une prise de décision fondée sur des données probantes.
« Il est donc gratifiant de constater que nous sommes le premier pays à mettre en place ce système interopérable de gestion des données One Health qui permettra de saisir des données fiables, ce qui est essentiel pour nous permettre, en tant que pays, de prendre des mesures concrètes pour faire face à la menace croissante de la RAM”, a-t-il déclaré.
Ce projet unique dans le monde a été développé en collaboration avec Blue Frontiers, un organisme engagé dans l’innovation sociétale et le réseau de partenaires eSHIFT (eSHIFT). James Fry, directeur général de Blue Frontiers considère ce projet comme « extraordinaire ».
« Nous sommes fiers de pouvoir présenter notre nouvelle plateforme d’interopérabilité open source “Open Interop” dans le cadre de notre engagement à soutenir des solutions de santé durables et à faible coût », a-t-il déclaré. Pour Steven Uggowitzer, président du réseau de partenaires eSHIFT, cette innovation est « révolutionnaire ».
« En utilisant la meilleure ingénierie de sa catégorie pour relever les défis de la collecte et de l’analyse des données de la RAM, nous avons pu créer des systèmes vraiment robustes pour la Zambie qui, nous l’espérons, pourront ensuite être utilisés par d’autres pays confrontés aux mêmes défis, et se transformer en un bien mondial », a-t-il ajouté.
Dans un même élan, l’OMS à travers son représentant le Dr Nathan Bakyaita, s’est réjouie que la Zambie ait pris une mesure pour développer un système unique de gestion des données sanitaires qui facilitera encore plus la soumission des données sur la RAM à GLASS.
A noter que la GLASS est le système mondial de surveillance des antimicrobiens soutenu par l’OMS depuis 2015, en appui au plan d’action mondial sur la RAM. En 2020, quatre-vingt-sept (87) pays, dont la Zambie, ont été inscrits au GLASS.
Aurore Bonny