Le rapport entre le digital et la médecine au Cameroun n’est pas le plus inspirant car il accuse d’importantes insuffisances d’après un exposé dressé par la ministre camerounaise chargée du numérique à l’issue d’un conseil de cabinet tenu il y’a quelques jours au Cameroun.
(Cio Mag) – A l’heure où le monde fait face à une crise sanitaire mortelle, le recours au numérique est de plus en plus incontournable. Bien avant cette pandémie les acteurs du digital et leurs expériences dans le domaine de la santé n’ont pas de répit pour trouver des méthodes révolutionnaires solutionnant les problèmes de santé. Même au Cameroun, nombreux sont ceux qui emploient l’intelligence artificielle et de nombreux autres atouts digitaux pour sauver des vies.
A l’instar de la couveuse interconnectée de Serges Armel Njidjou qui vient combler la pénurie des couveuses dans le pays. Elles ont la particularité de résilience aux fluctuations énergétiques et d’interaction numérique audiovisuelle avec le smartphone du médecin.
Il y’a la numérisation des carnets médicaux avec la solution numérique « Hospisoft » de Aymard Djadchin. Laquelle a la capacité d’automatiser le processus de gestion d’un centre de santé. Mais permet également aux patients d’avoir des dossiers médicaux numérisés au lieu des versions papiers qui s’égarent.
Ces deux exemples sont à citer parmi une multitude d’autres qui brillent sur la scène nationale et internationale, mais surtout sont d’un apport important aux processus médicaux dans le pays.
Cependant « le niveau d’intégration des TIC dans les pratiques de santé au Cameroun est encore très faible » à en croire Minette Libom Li Likeng la ministre des postes et des télécommunications, citée dans le compte rendu officiel du Conseil du Cabinet et reprit par le média public camerounais.
Les freins
Les causes énoncées sont l’absence d’une industrie locale de développement des contenus numériques et de la porosité du réseau d’infrastructures de télécommunications. L’indisponibilité de l’énergie électrique et d’internet, l’insuffisance des applications locales et des terminaux numériques, la complexité des services de santé, les problèmes de confidentialité liés à l’utilisation des systèmes d’information hospitaliers sont également des contraintes à la mise en place d’une politique des TIC au service de la santé dans le pays.
Des lacunes que le pays compte pallier grâce à son Plan stratégique de Santé numérique 2020-2024.
Lequel a selon la ministre, l’effet d’accompagner des initiatives en cours telles que le projet Réseau national de télécommunications d’urgence.
Elle préconise en plus de cela la mise en place d’un centre de développement de l’économie numérique pour la production des solutions digitales et des applications « made in Cameroon » .Mais aussi l’interconnexion à large échelle des formations sanitaires à l’infrastructure.
Peut-être avec ces infrastructures le pays parviendra à accroitre l’efficacité de ses systèmes de santé et réduire les coûts d’accès aux services médicaux grâce au recours aux TIC.
Aurore Bonny