(Cio Mag) – A la suite de plusieurs transactions illégales et d’autres plaintes des abonnés, les opérateurs de télécommunication Orange Cameroun et MTN Cameroun, sont sommés par le gouvernement camerounais de clarifier les identités de leurs clients dans de brefs délais.
De nombreux criminels profitent des crises sécuritaires dans certaines régions du pays pour poser des actes de cybercriminalité. Notamment l’extorsion des rançons via mobile money. C’est ce qui ressort de l’entretien de Paul Atanga Nji, ministre camerounais de l’administration territoriale avec des responsables des deux opérateurs, la semaine dernière à Yaoundé, la capitale camerounaise.
Le gouvernant s’est inquiété des nombreuses plaintes continuellement reçues des usagers concernant les transactions monétaires via les services de MTN et Orange. Certains se plaignent entre autres de ne pas être les utilisateurs uniques de leurs numéros de téléphone ou que lesdits numéros soient attribués à d’autres inconnus qui s’en servent pour des abus.
D’aucuns accusent des utilisateurs d’avoir des Sim non identifiées par les vrais propriétaires pour effectuer des transactions de sommes importantes. Tandis que d’autres demandent des rançons via les services mobiles après avoir effectué des enlèvements dans les zones en conflits.
De ces plaintes et accusations illustrées par le ministre, il ressort selon lui que plus de 540 millions de FCFA de rançons ont été versés entre novembre 2019 et février 2020 aux militants des groupes sécessionnistes via le mobile.
« Durant mon séjour au Nord-ouest, j’ai reçu plus de 300 plaintes de personnes qui m’ont dit que les terroristes enlèvent des gens et demandent aux familles de leurs verser des rançons par ces moyens afin qu’on libère leurs proches » a narré le ministre, reprit par la presse locale.
Pour Atanga Nji, cette situation est tout simplement inadmissible. Il ne cautionne pas que ce système soit devenu un vecteur de criminalité dans le pays.
De ce fait, il a accordé 45 jours, à compter du 27 février dernier, aux opérateurs pour la clarification de leurs services d’identification dédiés au mobile money.
Lors de cet entretien, les responsables des deux entreprises concernées se sont engagés à collaborer avec le gouvernement pour mettre fin à ces actes de cybercriminalité.
Aurore Bonny