La conclusion est claire. L’Afrique subsaharienne a connu une forte augmentation de l’adoption du paiement mobile au cours de la dernière décennie, sautant les étapes de développement numérique engagées par d’autres régions du monde. En tête de cette performance, des économies dites « de rupture ».
(CIO Mag) – L’indice d’intelligence numérique qui a été réalisé par l’école Fletcher de l’Université Tufts en partenariat avec Mastercard et dévoilé le 1er décembre, s’appuie sur 12 ans de données. Cette année, il brosse un tableau qui montre que « la région de l’Afrique subsaharienne a mené une révolution de l’argent mobile la plus rapide, représentant les deux tiers des 37 milliards de transactions d’argent mobile dans le monde en 2019, tandis que la pénétration d’Internet a décuplé depuis le début des années 2000, contre une multiplication par trois dans le reste du monde ».
Au cours de cette décennie, l’argent mobile a fait plus que les banques classiques pour élargir la portée des services financiers. Et si l’étude précitée révèle que l’Afrique subsaharienne est en train de devenir un point d’intérêt pour la demande numérique, c’est bien pour certaines raisons : « L’amélioration des infrastructures, de la connectivité et de l’accès, associée à des populations jeunes et informées sur le numérique ».
Performance numérique
En tête de cette performance numérique, des économies dites « de rupture » : le Kenya (en tête), le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, la Tanzanie et le Ghana. D’après l’étude, ces pays « évoluent rapidement ». Ils sont classés dans la même catégorie que la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Pologne et la Russie.
« Avec une telle dynamique et une marge de manœuvre importante pour la croissance, ils sont souvent très attractifs pour les investisseurs », rapporte l’indice 2020.
Il ajoute que des pays comme le Nigéria, « qui affiche aujourd’hui un niveau élevé d’engagement numérique, grâce à l’utilisation active des médias sociaux et à l’adoption du paiement mobile, pourraient être des économies numériques très performantes à l’avenir ».
Idem pour l’Afrique du Sud, l’Ouganda, l’Éthiopie et la Namibie. Malgré des lacunes constatées en matière d’infrastructure dans ces économies dites « à surveiller », « les jeunes manifestent leur enthousiasme pour un avenir numérique avec une utilisation accrue des médias sociaux et des paiements mobiles », précise le rapport.
Anselme AKEKO