(CIO Mag) – C’est une révélation pour le moins inattendue que vient de faire Le Monde Afrique. D’après le journal français, le siège de l’Union Africaine qui se trouve à Addis Abeba, en Ethiopie, a fait l’objet d’un espionnage massif entre 2012 et 2017. Et l’auteur de cette sale pratique s’appelle la Chine. Pendant donc 5 ans non interrompus, écrivent nos confrères, les “partenaires” chinois du continent se sont adonnés à cet exercice qui n’a été découvert qu’en janvier 2017. Tout est parti de la détermination d’un informaticien employé à la petite cellule informatique de l’UA à percer le mystère qui se jouait autour des serveurs “étrangement saturés entre minuit et 2 heures du matin”.
“Les bureaux étaient vides, l’activité en sommeil, mais les transferts de données atteignaient des sommets”, informe encore Le Monde Afrique qui conclut que les secrets de l’organisation communautaire atterrissaient chaque nuit à 8.000 kilomètres de l’Ethiopie dans une grande mégapole qui se nomme Shanghai. Le journal qui cite plusieurs sources au sein de l’institution soutient que les données qui finissaient dans des serveurs chinois dont les contenus jugés sensibles ont été bel et bien espionnés d’après les mêmes sources qui révèlent pour le moment que la délégation chinoise présente au siège de l’UA se refuse à tout commentaire.
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Depuis, écrit encore Le Monde Afrique, l’Union Africaine a acquis ses propres serveurs tout en déclinant l’offre des Chinois qui se proposaient pour les configurer. Aussi, l’institution a renforcé ses mesures de sécurité depuis le 29e sommet qui s’est tenu en juillet dernier. Toutes les communications qui transitent par le centre de données situé au rez-de-chaussée du siège construit “gratuitement” par la Chine et qui concentre une bonne partie du système d’information de l’UA sont désormais cryptées et ne passent plus par Ethio Telecom, l’opérateur public de l’Ethiopie, un Etat connu pour ses prouesses en matière de cyber surveillance et d’espionnage électronique.
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Aujourd’hui, les responsables du service informatique, à en croire nos confrères français, disposent de lignes téléphoniques étrangères et d’applications jugées plus sécurisées que celles qu’ils avaient jusque-là. Par ailleurs, l’UA s’est dotée une nouvelle infrastructure qui n’a rien à voir avec la Chine et dont les équipements garantissent des communications sécurisées pour ses occupants et les Chefs d’Etat. Mais le plus grand problème reste la prise en charge par l’organisation de sa propre sécurité informatique. Elle coûte chère. Or, l’UA n’a qu’un budget de seulement 8 millions d’euros, tablant pour le reste sur ses partenaires extérieurs dont la Banque Mondiale.
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