Cio Mag) – La restriction des applications concurrentes des opérateurs classiques sur le segment de la voix et qu’on appelle les Over The Top n’aura pas lieu. Le ministre en charge des télécommunications, des postes et de l’économie numérique, invité de la Radio Futurs Médias, a exclu toute éventualité d’aller dans ce sens. D’après Abdoulaye Bibi Baldé, « l’Etat n’est pas dans ce sillage de bloquer quoi que ce soit. C’est exclu d’emblée », tranche-t-il au micro de nos confrères en précisant que l’Etat crée plutôt dans le cadre de la révision du code des télécommunications en cours les « conditions de concurrence pour qu’il y ait une meilleure offre de service » pour aboutir à une baisse des coûts et des tarifs. Toutefois, pour des raisons de sécurité, modère-t-il, le successeur de Yaya Abdoul Kane, n’exclut pas des actions dans le dessein de protéger les utilisateurs dans un contexte marqué par une violation de plus en plus grandissante des données personnelles. « Les usagers ne peuvent pas utiliser des réseaux où il n’y a pas suffisamment la sécurité et la confiance et que d’autres utilisateurs pas du tout animés de bonnes intentions peuvent utiliser et nuire à la sécurité de l’Etat et des particuliers ».
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L’affaire Wari a aussi été commentée par le patron du secteur. Abdoulaye Bibi Baldé révèle que le Chef de l’Etat, Macky Sall, a donné « des instructions fermes pour que, effectivement, on trouve une solution à cette préoccupation. Mais, il faut rappeler que c’est une opération qui concerne des privés où l’Etat ne fait que valider si cela se passe très bien ». Mais comment le gouvernement pourrait-il trancher si les deux parties concurrentes ne trouvent pas un accord entre elles février au plus tard quand on sait que des actions judiciaires ont été enclenchées, lui demande le journaliste de la RFM ? « L’Etat va encadrer tout cela », répond Monsieur Baldé, arguant que les autorités actuelles doivent protéger les utilisateurs et elles sont aussi garantes du bien-être et du fonctionnement des réseaux.
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« L’Etat ne peut pas laisser une situation comme ça où des privés ne terminent pas leur opération ». En plus, « il n’y a pas les investissements conséquents qu’il faut, ça pénalise le secteur et ça pénalise donc le développement économique parce que cela a des impacts négatifs sur le secteur, les emplois, les salariés, non plus, sont perturbés pour n’avoir pas de signaux clairs », poursuit le ministre des télécommunications, des postes et de l’économie numérique.
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Le Mairie de Kolda (Sud), ancien ministre de l’environnement, s’est aussi positionné par rapport au comité interministériel prévu par la Stratégie Sénégal Numérique 2025 pour coordonner la politique étatique en matière de digital. A l’en croire, « ce n’est pas forcément un comité interministériel », mais plutôt, il s’agit d’un comité de pilotage qui pourrait être dirigé par son département tout comme le privé en rappelant qu’il existe d’autres mécanismes pour conduire la politique de l’Etat dans le domaine du numérique à l’instar du Conseil national du numérique chargé de « donner des avis et des suggestions en tant qu’organe de consultation » et l’Observatoire du numérique, même si le plus important, « c’est le cadre institutionnel que nous sommes en train de mettre à jour », pour la prise en charge des problèmes « liés à la société de l’information, la protection des données personnelles, les problèmes de cybersécurité et les transactions électroniques avec le code des télécommunications ». Pour lui, c’est c’est arsenal juridique qui va « permettre l’environnement favorable pour le développement du secteur en terme d’investissement et de services », conclut Abdoulaye Bibi Baldé installé comme nouveau ministre du secteur le 19 septembre dernier.