Cameroun : call-boxeurs et gérants de cybercafé broient du noir

  • 10 octobre 2017
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Il fallait s’y attendre. La pénétration des smartphones, le développement des réseaux sociaux et les bonus octroyés aux abonnés de la téléphonie mobile « tuent » à petit feu les espaces de télécommunications au Cameroun.

(CIO Mag) – Rue des écoles à Akwa un quartier de Douala. Amélie Amougou, vendeuse de cigarettes et autres friandises à l’étal, gère aussi une cabine téléphonique : « Je fais aussi le call box pour essayer de multiplier mes entrées d’argent. Je fais ce petit commerce depuis 2010. Par le passé, le call box rapportait un peu d’argent, mais la nouvelle politique de MTN et Orange nous décourage », dit-elle, avant de poursuivre en ces termes : « Je faisais l’appel à 100 FCFA la minute, et de nombreux clients venaient effectuer des appels ou des transferts de crédits. C’était une affaire qui rapportait. Mais avec ce que les opérateurs font maintenant, avec les bonus qu’ils donnent à leurs abonnés, nous avons moins de clients parce que les abonnés bénéficient des avantages sur leurs recharges », explique-t-elle amèrement.

Comme Amélie Amougou, ils sont nombreux ces jeunes camerounais qui hier encore espéraient gagner leur autonomie financière en se lançant dans cette activité de gérants de cabines téléphoniques. Aujourd’hui, ils déchantent. La raison ? Depuis quelques temps, les opérateurs de téléphonie mobile ont opté pour une nouvelle politique commerciale qui vise à gratifier leurs clients de bonus d’appel, SMS et Internet. Conséquence ? L’activité des call-boxeurs tourne au ralenti. Et les voilà qui broient du noir à l’instar des autres espaces de télécommunications comme les cybercafés

La situation a poussé certains à s’intéresser à d’autres secteurs d’activités tels que le commerce de boisson ou d’eau minérale. C’est le cas par exemple de Bertille Zié, qui maintient tout de même son call box. Le moins que l’on puisse dire est que les personnes qui s’adonnent à ces activités (Call box, cybercafés, etc.) sont aujourd’hui obligées de faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour sortir la tête de l’eau.

Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun

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