Congo : le numérique au service de tous

Passionnée par les TIC, Kriss Brochec, femme entrepreneure, mentor et  conférencière internationale, est dans l’Internet depuis plus de 15 ans. Elle a disposée de son premier  nom de domaine : congoweb.com, étant  encore étudiante. Invitée au Salon OSIANE à Brazzaville,  elle donne ici l’intérêt dudit salon et affirme avoir formé plus de 35  femmes aux métiers du numérique et  ambitionne d’installer son concept de l’Africa Digital Academy en Afrique anglophone.  

(CIO Mag) – En créant son entreprise Africa Digital Academy, Kriss Brochec (photo) avait pour objectif  de réduire la fracture numérique en permettant à des communautés de s’approprier du numérique. Notre leitmotiv, a-t-elle dit,  c’est comment permettre à des groupes de personnes de tirer profits, des gains de temps, opportunités et argent offerts par le numérique. Le numérique  est  considéré au Congo comme un domaine d’experts ou des sachants, alors que cela touche tous les domaines de la société.

Kriss Brochec a toujours considéré la femme africaine en générale et congolaise en particulier au centre du développement. Elle pense que l’importance du numérique dans le développement des pays africains n’est plus à prouver, Il s’agit maintenant de voir comment chaque pays africain s’appuie effectivement sur le numérique, pour la mise en œuvre. Pour le cas du Congo, un arsenal juridique a été mis en place pour la protection des usagers.

Kriss Brochec affirme que le numérique s’est justement retrouvé au cœur des préoccupations. Elle cite ici le cas d’Axel Emmanuel, chocolatier de Côte d’Ivoire, que le numérique a eu un effet accélérateur ou amplificateur dans ses activités ; et Bonny Maya, qui a réussi à fédérer plus de 200 agriculteurs au sein de la plateforme Agro millénium grâce au numérique.

L’humain est au cœur de la transformation digitale. Parce qu’il s’agit d’une véritable révolution, les formations, les ateliers et les masters class sur divers domaines des TIC seront toujours appréciés, a-t-elle martelé.

Dans tous les pays, la transformation digitale est accompagnée par les pouvoirs publics. Il n’y a que l’Etat qui puisse faire que l’internet soit disponible et accessible. Le Congo qui s’est déjà doté d’une stratégie nationale de développement de l’économie Numérique 2018- 2022, grâce aux efforts inlassables du Ministère des postes, Télécommunications et  de l’Economie Numérique, est en train d’installer les infrastructures  de base et l’interconnexion avec les pays de la sous-région d’Afrique centrale.

« Il est obligatoire que la formation et la sensibilisation en matière de cyber sécurité aillent de pair avec toutes les mesures prises en matière de transformation digitale. La cybersécurité me semble aussi être un bon domaine pourvoyeur d’emplois pour nos jeunes. Là aussi le domaine a été tellement stigmatisé. Pour certains jeunes, c’est difficile voire impossible, alors qu’en fait, non », a-t-elle déclaré.

Kriss Brochec dit avoir vécu sa première bulle internet en France. En Afrique, elle est au cœur de quelque chose d’encore  plus grand. Un salon comme OSIANE, c’est aussi l’occasion de faire le point sur les innovations en cours et les best practice.

Avec 6 ateliers dont l’Atelier de l’UIT et ses 4 formations dont la 1ère édition de l’Africa Digital Academy, le Salon Osiane a justifié son positionnement en tant qu’évènement de référence en matière de TIC et d’innovation dans la sous-région.

« Ce que je constate, a-t-elle poursuivi, c’est que le prix de l’internet a baissé même si le prix reste encore élevé par rapport aux pays comme la Côte d’ Ivoire et le Sénégal. »

Pour elle, les prix élevés freinent la création et la stabilisation d’un écosystème numérique stable et pérenne.

Par ailleurs, elle pense faire un plaidoyer pour la création d’un fonds pour aider les startups congolaises à se développer. « Pour nous qui sommes sur le terrain, qui travaillons et qui sensibilisons, on se retrouve vite confronté à un plafond de verre. Le numérique est un levier de la diversification de l’économie du Congo mais aussi un secteur qui peut absorber une partie du chômage juvénile », dit-elle.

« Depuis, décembre 2017, Africa Digital Academy a formé 72 personnes, nous avons fait déposer une soixantaine de nom de domaine en .cg. Le site internet est la première solution numérique que nous voulons démocratiser par la suite nous pensons travailler sur les applications mobiles, les MOOC, le Social Média Management, etc. »

Pross Ferdy, Congo-Brazzaville

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