D’après un rapport de la Banque mondiale intitulé « Harvesting prosperity : technology and productivity growth in agriculture », l’investissement dans l’accroissement et l’adoption de nouvelles technologies est la clé pour engendrer de substantiels gains de productivité agricole, augmenter les revenus, et donc réduire la pauvreté.
L’innovation technologique joue un rôle fondamental dans l’augmentation de la productivité des petites exploitations agricoles et dans l’amélioration des revenus. A condition d’accroître les investissements en recherche et développement (R&D) agricole pour développer ces technologies et les appliquer à grande échelle. C’est le constat du rapport de la Banque mondiale publié sous le titre « Harvesting Prosperity : technology and productivity growth in Agriculture » (Récolter la prospérité : technologie et productivité dans l’agriculture).
Selon ce rapport, près de 80 % des populations les plus démunies de la planète vivent en zone rurale et nombre d’entre elles pratiquent l’agriculture. C’est pourquoi la réduction de la pauvreté doit forcément passer par l’augmentation de la productivité agricole, celle-là même qui a plus d’impact que n’importe quel autre secteur sur l’amélioration des revenus, et par ricochet, sur la lutte contre la pauvreté.
Investissements en R&D agricole
Adoptée en Chine et dans d’autres pays d’Asie de l’Est durant les 40 dernières années, cette approche a permis d’améliorer l’accès à l’information, aux financements et aux services d’assurance mais surtout de sextupler les rendements des agriculteurs, contribuant ainsi à une réduction spectaculaire de la pauvreté. Par contre, la réduction de la pauvreté a été « décevante » en Afrique subsaharienne et dans certaines régions d’Asie du Sud, où les rendements des agriculteurs ont simplement doublé au cours de la même période. A en croire les auteurs de ce rapport, la situation est encore plus inquiétante quand on sait que les pratiques agricoles de ces régions seront affectées « durement » par le changement climatique et la détérioration des réserves de ressources naturelles, qui aggraveront la pauvreté. Qui plus est, les producteurs agricoles africains font face à un certain nombre de difficultés qui sont : la précarité des droits de propriété sur la terre, la médiocrité des informations sur les nouvelles technologies et le niveau élevé des coûts de transaction sur le marché.
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D’après ce rapport, les différences constatées dans l’adoption des nouvelles technologies pour réduire la pauvreté dans le monde agricole s’expliquent par les écarts croissants en matière de dépenses dans la R&D. En 2011, ces dépenses correspondaient à 3,25 % du PIB agricole dans les pays développés tandis que dans les pays en développement, elles représentaient 0,52 %, l’Afrique et l’Asie du Sud affichant le plus bas niveau de dépenses par rapport au PIB agricole. Les experts de la Banque vont plus loin en affirmant que les investissements en R&D sont en recul dans la moitié des pays africains.
Supprimer les obstacles
Renverser ces tendances nécessite de créer des conditions générales plus favorables pour encourager les investissements en R&D, notamment une contribution significative de la part du secteur privé ; et de supprimer les obstacles qui entravent l’adoption et la diffusion de nouvelles technologies parmi les agriculteurs. En conséquence, ce rapport formule des conseils pragmatiques sur les actions à mener. Primo, veiller à ce que les marchés fonctionnent correctement en réaffectant les terres, la main-d’œuvre et les intrants à la production. Secundo, soutenir les institutions et les politiques qui génèrent de nouvelles technologies adaptées aux contextes locaux, en veillant à ce que ces technologies soient diffusées chez les agriculteurs. En sus, résoudre les contraintes supplémentaires en matière d’information, d’accès au marché, de financement et des risques qui entravent l’adoption de la technologie par les agriculteurs. En adoptant cette démarche, l’Afrique y a tout à gagner. Par la stimulation de la productivité dans le secteur agricole, il est possible de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité tout en permettant à un plus grand nombre de personnes de quitter la ferme pour pratiquer d’autres activités en ville.
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