(CIO Mag) – Sur Internet, l’activisme des brouteurs a beau sembler inquiétant, il ne rebute guère des femmes qui croient toujours y trouver le véritable amour. Allant jusqu’à donner le bon Dieu sans confession à des amoureux virtuels au point de leur transmettre des vidéos et photos intimes. Croyant avoir affaire à un Européen d’origine italienne, Dame K – nom attribué à cette femme par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) -, a transmis à un certain “Andrehi Johnson Gomez” des photos sur lesquelles elle apparaît dénudée.
Lire aussi Cybercriminalité – Côte d’Ivoire : plus de 1400 affaires traitées au 1er semestre 2016 (PLCC)
Jusque-là, Dame K, à en croire la PLCC, ne se doute pas que derrière ce soi-disant Italien se cache un Ivoirien bon teint. Qui ne jure que par ces images pour lancer la deuxième phase de son opération cybercriminelle : chantage à la vidéo ou sextorsion. Alors qu’elle n’a plus de nouvelles de son prétendu amoureux, Dame K est jointe par téléphone par le nommé Kéhi Elysé Joël qui dit détenir d’elle des photos compromettantes qu’il veut échanger pour de l’argent ou des rapports sexuels. Dans le cas contraire, il se verrait bien obliger de balancer les images sur les réseaux sociaux.
Lire aussi Chantage à la vidéo : les 5 signes avant-coureurs d’un harcèlement 2.0
Prise au piège, la victime résiste mais finit par céder. Rendez-vous est pris chez le présumé harceleur pour satisfaire sa libido, faute de moyen financier. Le masque tombé et assuré de tenir sa proie, le sieur Kéhi Elysé Joël laisse Dame K dans l’appartement et part effectuer une course, oubliant derrière lui son téléphone portable. Lequel contient les photos à caractère sexuel. Une aubaine que la victime ne manque de saisir. Elle s’empare alors du téléphone, s’échappe de la maison et se rend à la Direction de l’informatique et des traces technologiques (DITT) dont dépend la PLCC.
“Auditionné” au Laboratoire de criminalistique numérique (LCN), le téléphone “parle”. Kéhi Elysé Joël n’est pas à son premier forfait. Pis, il fait partie de cette race de délinquants qui écume les réseaux sociaux à la recherche de proies à arnaquer ou harceler. Fort de ces preuves, le jeune homme est cueilli les jours suivants à Koumassi, quartier sud de la ville d’Abidjan, et passe aux aveux. Devant les Tribunaux, il pourrait être inculpé sous plusieurs chefs d’accusation : utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique, enregistrement illégale de communication privée, chantage et escroquerie sur internet.
Lire aussi Côte d’Ivoire : le Cdt Guelpintchin réclame l’aide du Québec contre les cybers escrocs
Dans cette affaire, si l’expertise de la PLCC a permis de limiter les dégâts et éviter à Dame K un supplice corporel et mental, il n’en demeure pas moins vrai que le comportement de celle-ci est à plaindre. Malheureusement, elle n’est pas la première ni la dernière. En 2016, le chantage à la vidéo figurait à la première place du Top 5 des arnaques du 1er trimestre.
A. A